Grand débat « Fabrique de nos villes » : 4 mois d’échanges intenses
Le Grand débat « Fabrique de nos villes » est arrivé à son terme. Durant 4 mois, citoyens, collectifs, associations, professionnels et enfants ont contribué et donné leur avis. Avec des formats variés, l’offre citoyenne permettait à chacune et chacun de participer au débat démocratique. Place désormais au travail du comité citoyen tiers-garant, chargé de superviser la synthèse des propositions dans un rapport destiné aux élus métropolitains. Rendez-vous cet automne pour découvrir leur analyse.
Des temps d’information pour comprendre la fabrique de la ville
Les 9 auditions publiques proposées à l’école d’architecture de Nantes ont attiré 520 curieux venus faire le tour des grands enjeux de la fabrique de la ville. Lancées par le philosophe Thierry Paquot qui a appelé au « mieux-être en ville, donc au fait de pouvoir vivre selon ses convictions », les auditions ont abordé des sujets variés : les nécessaires arbitrages économiques face à des ressources en baisse (foncier, moyens financiers…), la construction d’une ville favorable à la santé, la ville-plaisir ou la place de la culture en ville. La maire adjointe de Récife, Isabella de Roldão est aussi venue parler de ville inclusive et d’égalité femmes-hommes, sans oublier l’enjeu du logement et de la place de l’économie dans la ville. Les balades urbaines ont aussi permis à plus de 200 participants d’explorer sur le terrain la fabrique de la ville en action : l’habitat à Saint-Joseph de Porterie à Nantes, les expérimentations temporaires pour faire évoluer un quartier au Breil à Nantes, la place de la nature entre Saint-Herblain, Indre et La Montagne ou la question de la densité des centres-bourgs à Bouguenais et Sautron. Une dernière balade a conclu le débat le 8 juillet à la caserne Mellinet pour explorer la question de la ressource et du réemploi des matériaux.
Le jeu mobilisé dans plusieurs ateliers
5 types d’ateliers, pensés pour des publics variés, se sont aussi tenus de mars à juin. Le jeu – sérieux bien sûr – a été largement mobilisé pour permettre la participation de tous. L'atelier « La crise dont vous êtes le héros » a invité par exemple une quarantaine de jeunes adultes de 16 à 30 ans à démêler divers scénarios de crise : humanitaire, électrique, caniculaire ou sanitaire. « J’ai beaucoup aimé ce travail de projection sur des crises, indique Florent, l’un des participants. Je me suis vraiment pris au jeu ». « On a produit une contribution collective de qualité, j’espère vraiment qu’elle sera prise en compte, » ajoute Mathieu. Autre offre basée sur le jeu, les ateliers des controverses ont réuni 65 adultes jouant divers rôles d’acteurs dans la cité en se positionnant sur des mesures fictives sur la mobilité, le paysage, l’attractivité, la mixité sociale ou la densité urbaine. « J’ai rencontré des gens qui ont le désir, comme moi, de transformer la ville, indique Aurélie, qui s’est glissée dans la peau d’un artisan face à une restriction de la place de la voiture en ville. En jouant ce rôle, j’ai aussi été confrontée à mes propres contradictions, c’était intéressant. » Enfin, les enfants des centres de loisirs de Sainte-Luce-sur-Loire, de Nantes et des Sorinières, ont eux aussi joué à imaginer une ville à la hauteur de leurs rêves.
Des temps de débat fournis entre habitants et entre professionnels
5 ateliers pro ont réuni 160 professionnels de tous horizons : aménageurs, promoteurs, bureaux d’études, architectes, bailleurs sociaux… Ils ont discuté financement du renouvellement urbain, présence de la nature en ville, enjeux du foncier, défi du logement et urbanisme circulaire et fait de nombreuses propositions. « L’intérêt de ce genre d’ateliers, c’est de croiser les regards, les visions et comment on appréhende un même sujet, » indique la directrice territoriale de la Banque des Territoires. « Nous sommes à une période de transition et nous devons absolument faire évoluer nos manières de faire », ajoute une urbaniste du bureau d’études Keran. Côté habitants, le grand atelier « modes de vie » a réuni des habitants de la métropole pour débattre de leurs manières de vivre et de leurs aspirations, selon qu’ils habitaient un centre-ville ou centre-bourg, un lotissement ou une zone pavillonnaire, un hameau ou un grand ensemble. Après 4 rendez-vous regroupant les habitants d’un même type de résidence, l’ensemble du groupe s’est retrouvé en plénière le 1er juillet.
Citoyens et collectifs se sont exprimés
Au-delà de l’offre participative, 620 citoyens se sont exprimés à titre individuel. Une partie des contributions individuelles a été récoltée lors d’une trentaine de rendez-vous sur l’espace public. « La présence sur le terrain, aller au devant dans l’espace public, nous semble vraiment une bonne solution pour aller chercher une parole variée », souligne le comité de garants. Les collectifs, associations ou institutions ont aussi rédigé 140 cahiers d’acteurs, avec des expressions collectives argumentées venant d’horizons divers, dont le Conseil de développement, l’ordre des architectes, des acteurs du zéro déchet, Nantes Université, un collectif des coopératives d’habitants, The Shifters Loire-Atlantique, divers conseils citoyens… .
Une métropole irriguée par le Grand débat
Des partenaires ont également proposé 50 évènements labellisés durant ce Grand débat. Librement organisés par des associations, des aménageurs, des communes sur des thèmes liés au débat, ils ont ainsi permis d’irriguer la métropole. Au total, plus de 3/4 des 24 communes ont accueilli au moins un temps fort. A partir de toutes ces contributions, le comité citoyen tiers-garant va maintenant superviser le rapport. « Nous ne sommes pas là pour juger du contenu technique des propositions, soulignent ses membres. Nous allons juger de la qualité démocratique de la démarche, organiser les propos, et transmettre ce rapport aux élus qui sont les décisionnaires. »
Rendez-vous cet automne pour découvrir l’ensemble des propositions citoyennes pour fabriquer autrement la ville de demain.