Comment sortir d’une crise ? 10 jeunes adultes jouent l’expérience
Shutdown électrique, crise humanitaire, canicule, pandémie : des crises auxquelles la métropole nantaise pourrait être confrontée. Pour se projeter et imaginer des solutions de sortie de crise, une dizaine d’étudiants et jeunes adultes ont été invités par le Grand débat « Fabrique de nos villes » à un jeu coopératif le 3 mai à la médiathèque Luce Courville à Nantes. Vous aussi vous êtes intéressé ? Inscrivez-vous aux prochains ateliers « La crise dont vous êtes le héros » : le 24 mai à Nantes et 31 mai à Orvault.
« Novembre 2039, Nantes fait face à une vague inédite de migration : plus de 15000 personnes, contraintes de fuir leurs lieux d’habitation, affluent aux portes de la ville. Le territoire est dépassé par l’ampleur et l’urgence de la situation. Votre mission : guider Pierre et sa famille vendéenne qui viennent passer un week-end en famille à Nantes. » Ce mercredi soir, à la médiathèque nantaise Luce Courville, Florent, Leslie, Alexis, Solène et Aileen sont à la table de jeu du premier atelier « La crise dont vous êtes le héros » du Grand débat « Fabrique de nos villes ». Sous la conduite du collectif Pratico-pratiques, ils vont relever plusieurs défis.
Une quête face à une crise
Les rôles sont distribués, il est temps de jouer. D’abord, choisir une visite touristique. C’est parti pour le Musée d’Arts, où Pierre et sa famille découvrent que de nombreux réfugiés sont hébergés pour répondre à la crise. Première mise en contexte à imaginer pour les joueurs : le père de famille est mal à l’aise, pourquoi ?« Parce qu’il vient de la campagne », pense Alexis. « Parce qu’il a peur que ce lieu de culture qu’il apprécie soit marqué par le passage des migrants », ajoute Florent. « Peut-être qu’il est juste mal à l’aise de voir des familles à la rue, peu habitué à des étrangers, voire raciste », imaginent Leslie et Solène. Pas le temps de s’appesantir, un jeu de dé : le 5 sort – aléa fort – le musée est vraiment plein à craquer de personnes accueillies ! Comment s’organiser pour combiner au mieux l’accueil d’un grand nombre de personnes sur le territoire et visites touristiques ? La petite équipe poursuit ses défis, recherche un logement puis imagine un service pour regagner ses pénates après le concert au LU.
Des arbitrages pas toujours simples
A la table voisine, Pauline, Ethan, Chloé, Morgane, Sylvain et Anna font face à une coupure électrique sans précédent d’une semaine. Dans leur copropriété, ils doivent s’organiser pour cuisiner au mieux. Ils imaginent des solutions de mutualisation entre habitants, rédigent une affiche pour répondre aux angoisses et mobiliser chacun pour passer à l’action. Coup de chance, ils profitent d’un générateur pendant 5 heures mais doivent arbitrer entre différentes utilisations. Dans la situation de crise, ils choisissent d’écarter les loisirs. « On ferait peut-être autrement si ça durait longtemps, » souligne Morgane. « C’est dur à imaginer, tellement l’électricité est partout, note Chloé. On a banni les écrans comme si on pouvait s’en passer, mais ça n’est pas certain qu’on y arrive ! ».
Des pistes de solutions pour la métropole
Le groupe a beaucoup misé sur la coopération pour résoudre la crise électrique : « Mais ça ne s’organise pas comme ça si facilement, souligne Ethan. Pauline pense au contraire « que en cas de crise, on s’adapte très vite. » « Peut-être faudrait-il faire des tests grandeur nature avec des volontaires avant ? » suggère le groupe. Autre piste : favoriser les groupes locaux et associations qui font du lien et seront précieuses en cas de crise. Des pistes que la métropole pourrait étudier « dans la vraie vie ». Isabelle Besançon, responsable de la mission risques de Nantes Métropole est là, à l’écoute des idées des joueurs : « Notre service a été renforcé suite à la crise COVID. On a déjà un schéma de gestion du risque inondation, on pourrait en élaborer sur d’autres sujets. »
Le jeu coopératif, bel outil pour entrer dans la crise
Il est 21h30, le jeu s’achève. En tant que « cobayes » de ces crises inventées de toutes pièces mais à partir de documents sérieux comme les rapports du Giec, les participants font leurs premiers retours. « J’ai bien aimé le format de jeu coopératif sur un sujet précis et guidé, » dit Leslie. « Moi, je reste un peu sur ma faim, on a un peu enfoncé des portes ouvertes avec nos solutions, » regrette Alexis. « J’aurai choisi une situation plus désagréable, ajoute Florent. Peut-être un groupe de migrants qui squatte mon immeuble ? » « C’est quand même bien que ce soit pas trop violent, » tempère Solène. « Toutes vos remarques et idées vont alimenter le processus démocratique du Grand débat, indique en conclusion Chloé Guillemot, chargée de mission dialogue citoyen à Nantes Métropole. Merci pour cette soirée et on vous donne rendez-vous le 22 juin pour une mise en commun et consolider vos recommandations avec les autres participants! ».
Place désormais à de nouveaux joueurs avec deux crises nouvelles à résoudre : une canicule et une pandémie.
Retour en vidéo sur le 1e atelier, à travers le témoignage des participants
Pratique : Les prochains ateliers « La crise dont vous êtes le héros » sont programmés le mercredi 24 mai à Nantes et le mercredi 31 mai à Orvault, en soirée de 18h30 à 21h30. Les inscriptions sont ouvertes ici.