Ateliers « modes de vie » : les citoyens mettent en commun leurs réflexions
D’avril à juin, 151 citoyennes et citoyens ont participé à 4 ateliers « Modes de vie » réunis par type d’habitat : centre-ville et centre-bourg, ensemble, hameau et village, lotissement et zone pavillonnaire. Une journée de mise en commun s’est tenue le samedi 1er juillet pour croiser leurs points de vue et aller plus loin.
C’est l’heure du déjeuner dans la Halle 6 Ouest, quartier de la création. Les participants à la journée de mise en commun des ateliers « Modes de vie » font une pause bien méritée après une matinée riche en échanges. Un premier temps a permis de restituer le travail des précédents ateliers et de croiser les points de vue sur les quatre grandes thématiques : habiter, se déplacer, se rencontrer, consommer. Les citoyens ont ensuite approfondi une question par petits groupes de 5 ou 6 personnes. Nacéra et Jean-Yves, habitants des grands ensembles, ont planché sur la question des zones commerciales. « Certains étaient pour l’inclusion d’un caractère social dans les centres commerciaux, d’autres étaient au contraire pour séparer la partie commerciale de la vocation sociale, indique Jean-Yves. Je suis pour une dissociation d’un point de vue éducatif car sinon, on habitue nos enfants à aller dans ces temples du commerce. » Nacéra n’est pas du même avis : « Les jeunes ont besoin de se retrouver et ils se retrouvent au centre commercial. On pourrait trouver d’autres points d’accueil mais pour le moment, on n’a pas ce qu’il faut pour la jeunesse. »
À quelques mètres de la tablée, Maël déjeune avec sa fille de 3 ans. Le Carquefolien, qui habite en lotissement, a également travaillé sur la thématique « consommer » avec, cette fois, un zoom sur le e-commerce local. « Tout le monde n’achète pas en ligne, encore moins pour du local. Cet atelier est l’un des seuls endroits où l’on peut débattre de sujets de société avec des personnes qui n’appartiennent pas à notre entourage. On navigue souvent en cercle restreint avec des gens qui pensent comme nous. Ici, on se retrouve à écouter, échanger et à apprendre des autres personnes. »
Une mise en commun des travaux
En début d’après-midi, les travaux de la matinée sont restitués par les animatrices et animateurs de Missions Publiques, agence spécialisée en participation citoyenne qui a organisé les ateliers à la demande de la Métropole. Sur le volet « habiter », les participants ont réfléchi à comment permettre à chacune et à chacun d’habiter Nantes Métropole, avec une bonne qualité de vie, tout au long de sa vie. Parmi les pistes de réflexion : faire des appartements de qualité et suffisamment spacieux, transformer l’existant pour mieux connaître ses voisins ou encore délocaliser des emplois sur le territoire pour créer d’autres centralités. Concernant les déplacements, les groupes ont travaillé sur la réduction de l’usage de la voiture individuelle et des déplacements « contraints » liés au travail ou aux loisirs. Plusieurs leviers d’action sont évoqués : le développement des transports en commun, des bornes d’autopartage, la création de lignes de covoiturage dans les zones peu maillées en transports… Sur la thématique « se rencontrer », les participants ont travaillé sur des parcours, comme le Voyage à Nantes, pour donner envie de venir dans le centre-ville de Nantes. Pour donner envie d’aller ailleurs dans la Métropole, ils soulignent l’importance des manifestations culturelles et des événements qui devraient être davantage médiatisés.
Imaginer la métropole de demain
Pour la dernière étape de la journée, les participants approfondissent encore un peu plus le sujet. « On vous propose d’imaginer ensemble la métropole de demain où la manière de fabriquer la ville est renouvelée, indique Judith Ferrando, animatrice de Missions Publiques. Ces visions de la métropole, que nous vous proposons d’explorer, se classent en 4 visions complémentaires [issues du croisement des ateliers précédents N.D.L.R] : la métropole de l’initiative citoyenne et des coopératives d’habitants, la métropole des liens et qui prend soin, la métropole des proximités et la métropole modulable et évolutive. Chaque groupe va travailler sur une vision qui devra s’appliquer dans un lieu. »
Martine, Erwan, Muriel, Romain, Yvon et Guy-Laurent choisissent la métropole de l’initiative citoyenne. « Le politique ne peut pas tout, le citoyen doit se prendre en main », souligne Guy-Laurent. Cet habitant de Prairie-au-Duc sur l’île de Nantes est très impliqué dans la vie de son quartier, tout comme Erwan qui anime un compost partagé. « Est-ce qu’on se rend simplement des services entre voisins ou est-ce qu’on va plus loin ? Jusqu’où avez-vous envie que les initiatives aillent ? », interroge Judith Ferrando. Pour Guy-Laurent, « il faut laisser les personnes qui le souhaitent s’investir et accepter que d’autres ne s’investissent pas de la même façon ». Ensemble, ils vont imaginer cette métropole de l’initiative citoyenne à l’échelle du nouveau quartier République. « Vous pouvez même dessiner le lieu si ça vous inspire ! » Les analyses et propositions issues des ateliers « Modes de vie » vont être versées au Grand débat « Fabrique de nos villes. Ensemble, inventons la vie de demain ». Un rapport final sera publié cet automne et une feuille de route partagée sera établie début 2024.