C’est comment, une ville à hauteur d’enfants ?
Tout comme les adultes, les enfants ont aussi leur mot à dire dans le Grand débat « Fabrique de nos villes ». Pour les jeunes de 8 à 13 ans, des ateliers « ville à hauteur d’enfants » sont proposés à Nantes, Sainte-Luce-sur-Loire et Les Sorinières. On a suivi la quinzaine d’enfants du centre de loisirs de Sainte-Luce-sur-Loire qui inaugure ce cycle d’ateliers.
« Le maire et les élus de Nantes Métropole se posent beaucoup de questions sur la ville du futur : sur les nouvelles manières de vivre, d’habiter, de se déplacer, de jouer. Vous avez été sélectionné pour répondre à ces défis. Alors, cap ou pas cap ? » A l’école de la Ceriseraie à Sainte-Luce-sur-Loire, c’est mercredi, jour de centre de loisirs. Arwen, Clément, Ethan, Juliette, Léo et Marius ont choisi de rejoindre l’atelier « ville à hauteur d’enfants » du Grand débat, avec 10 autres camarades de 8 à 10 ans. « Vous savez qui est le maire de Saint-Luce ? leur demande Céline qui anime l’atelier avec Eve. « Anthony, répondent en chœur les enfants. Anthony Descloziers ».
Métropole : qui sont nos voisins ?
Le premier défi consiste à situer des communes de la métropole. C’est plutôt facile pour les communes voisines : Thouaré, Mauves ou Saint-Sébastien, des communes en « sur Loire » où plusieurs enfants vont parfois se promener. Plus difficile pour Les Sorinières, sans parler de Saint-Léger-les-Vignes, dont personne n’a jamais entendu parler ! « Saint-Herblain, je connais : mon père travaille là-bas. », « Moi, c’est mon tonton qui y habite ». Le sport aide aussi à se repérer dans la métropole : « Trop simple Basse-Goulaine, j’y suis allé pour une compèt de hand ». Premier défi gagné, avec un super pouvoir d’intelligence urbaine pour tout le groupe ! Place désormais au mime du mobilier urbain : un banc, une poubelle, un lampadaire, un attache vélo… « C’est quoi du mobilier urbain ? » « Ben, une armoire, des meubles dans la ville. » Et à quoi ça sert ? « Au quotidien, à améliorer la ville. » Deuxième défi remporté là aussi haut la main !
Qu’est-ce qui nous fait peur dans la ville ?
« Maintenant, on va parler de ce qui vous fait peur dans la ville » poursuivent les animatrices. Sous le préau, chacune et chacun se positionne selon sa pancarte. « Même pas peur » remporte la plupart des suffrages : les enfants n’ont pas peur de se perdre, ni de la pluie, ni des chiens, ni d’avoir besoin d’aller aux toilettes ou de prendre les transports, ni de traverser la rue ou même de tomber. « Petite peur » quand même pour la pollution et aller faire une course seul. Dans les « moyennes peurs », ils mettent marcher dans une crotte, les insectes mais aussi se faire agresser ou se faire enlever. La grande peur est réservée aux pickpockets et au risque de se retrouver avec seulement 5% de batterie sur son portable ! A 11 ans, Juliette parle de ses inquiétudes : « Je ne suis jamais allée toute seule à la boulangerie ou dans la rue. Quand on est seul, on s’imagine beaucoup de choses et il y a des gens bizarres. Je sais qu’un jour je devrais le faire : aller seule dans la rue, ça veut aussi dire que tu es grande, autonome, que tes parents te font confiance ».
Que pense-t-on de Sainte-Luce-sur-Loire ?
Il est temps de sortir de l’école pour rejoindre le bois et le parc du Chassay. « Vous êtes chacun un aventurier hypersensible : il faut écouter, regarder. Vous avez aussi une mission secrète : associer un lieu à un mot, chacun le vôtre ». A peine sortie de l’école, Arwen trouve que « la route c’est ennuyeux parce qu’on a pas le droit d’aller dessus ». Mais si c’est une impasse, on peut y jouer, renchérissent ses camarades. L’alignement de tilleuls du monument aux morts, Léo le trouve « beau car c’est symétrique et avec le soleil, ça rend joli ». Clément choisit l’espace de jeux extérieurs, « un lieu pour se rencontrer, jouer à plusieurs et se faire des amis. » On passe devant le château de l’hôtel de ville. « C’est là où il y a le bureau du maire et des adjoints, précise Clément, très au fait. Marius apprécie la forêt « pour jouer : on peut courir, faire du vélo ou du VTT. » « C’est vivant, ajoute Juliette. Pas pollué, avec plein d’herbe, d’arbres, c’est la nature ». Conclusion de la matinée avec Ethan : « C’était cool d’explorer la ville, d’aller voir autre part que là où on habite. J’ai bien aimé dire les endroits avec plusieurs émotions. » « On a découvert plein de choses, confirme Juliette. Et puis avec les copains, c’est fun ! ».
Rendez-vous dans une semaine pour la suite de l’aventure : les enfants vont s’imaginer aux manettes de leur ville et inventer la ville dont ils rêvent !
© Crédit photos : Céline Jacq pour Nantes Métropole