« 5G : parlons-en ! » : synthèse des contributions et premières annonces

Nantes Nantes Métropole, le 14 avril 2021

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Après le débat sur la 5G de mars, Nantes Métropole se base sur la synthèse des contributions pour apporter des premières réponses : « moratoire » sur l’allumage des antennes près des écoles et crèches en attendant le rapport de l’ANSES, création d’un observatoire des ondes, nouvelle charte d’implantation des stations radioélectriques concertée avec les opérateurs…

En théorie, le déploiement de la 5G aurait pu être accessible dès l’automne 2020 à Nantes. Mais Nantes Métropole a décidé de lancer un débat public afin de mieux cerner les attentes, les inquiétudes et les interrogations du grand public à propos de ce nouveau standard de téléphonie mobile. 

« Nous avons tenu ce défi de faire en sorte que les opérateurs n’allument pas la 5G avant la fin du débat. Nous sommes une des seules collectivités à avoir rendu cela possible. » Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole.

Faire ressortir les avis développés par les citoyens durant le débat

Lancée le 1er mars et clôturée le 27 mars, la concertation citoyenne, sur la plateforme dédiée, a recueilli 404 contributions citoyennes, dont 139 propositions. « Le numérique a pris une place particulière dans une période particulière, souligne Julie Laernoes, 2e adjointe prospective et résilience. Ce débat était un engagement que nous avons pris auprès des Nantais et les contributions, riches et de qualité, ont permis de montrer les doutes et les craintes des citoyens, qui, à 80%, jugent que le déploiement de la 5G va à l’encontre d’un projet social et écologique pour notre territoire. Sans surprise, la Convention citoyenne pour le climat demandait elle aussi un moratoire sur la 5G. Charge à nous maintenant de porter ces voix ».

Chaque contribution, individuelle ou collective, a été lue et analysée par les services de Nantes Métropole, en s’appuyant sur les enjeux identifiés dans le document de décryptage. L’analyse sépare d’une part les éléments et arguments du débat (du point de vue des menaces et opportunités) et d’autre part les conditions de déploiement et pistes pour un numérique régulé.

Des engagements à court terme …

En attendant d’apporter des réponses détaillées à l’ensemble des contributions du débat d’ici cet été, et alors que le développement de la fibre reste la priorité de la Métropole, Johanna Rolland a d’ores et déjà annoncé des premières mesures issues de ces contributions. À court terme et dans un souci de régulation et de transparence, Nantes Métropole a demandé aux opérateurs de ne pas allumer les antennes des nouvelles fréquences 5G présentes dans un rayon de 100 mètres autour des écoles et des crèches avant la remise du rapport de l’ANSES. La collectivité va également créer un observatoire des ondes. 

… et moyen terme

À moyen terme, la collectivité souhaite travailler à l’élaboration d’une nouvelle charte d’implantation des stations radioélectriques, concertée avec les opérateurs. Elle veut également fixer un cap politique structurant via l’élaboration d’une feuille de route numérique responsable qui posera les piliers du plan d’action qui se déclinera tout au long du mandat. 

Les objectifs ? Créer les conditions d’une filière de récupération, recyclage et réemploi, accompagner la sobriété des usages en luttant contre l’obsolescence, prévenir les addictions aux écrans chez les plus jeunes, amplifier ses actions en matière d’aménagement numérique du territoire en instaurant un principe de mutualisation pour tous les nouveaux pylônes… Cette démarche pour un numérique responsable se concrétisera par un schéma directeur du numérique responsable à l’échelle métropolitaine en 2022. 

La Métropole souhaite enfin instaurer une nouvelle gouvernance avec de nouveaux acteurs (bailleurs, syndics, autres opérateurs d’énergie, experts scientifiques …) pour réguler et accompagner le déploiement de la 5G. « Nous continuerons d’agir au niveau national, notamment via notre engagement au sein de France Urbaine, pour une meilleure gouvernance du numérique. Car ces débats, organisés dans plusieurs villes de France, traduisent la même volonté : la 5G, comme d’autres technologies déployées à grande échelle, relève d’un choix de société qui doit être discuté démocratiquement, le plus en amont possible du projet. Les engagements que nous prenons s’inscrivent pleinement dans la tradition d’innovation mais aussi démocratique qui caractérise notre ville, notre métropole », conclut Johanna Rolland.