Une longévité inclusive, égalitaire et citoyenne : à quelles conditions ?

Nantes Nantes Métropole, le 14 février 2019

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Questionner le vieillissement dans notre rapport à la société et aux autres fait partie des axes retenus pour ce débat. Comment continuer à se sentir pleinement citoyen et actif, quel que soit son âge ? Quels sont les effets du vieillissement sur les relations sociales, affectives et familiales ? Quelles évolutions pour les coopérations et la solidarité entre les générations de demain ? Les formes d’inégalités et de précarité s’accentuent avec l’âge : comment agir collectivement ?

 

Le rôle primordial des personnes âgées dans la société

Il est important de rappeler le rôle social, économique et politique majeur que jouent les personnes âgées dans la société. Engagées dans des associations, nombre d’entre elles sont aussi des grands-parents actifs et occupent bien souvent un rôle d’aidant d’un proche fragilisé par la maladie, le grand âge ou le handicap.

Leur implication sociale et citoyenne constitue un pilier des solidarités familiales bénéfiques à l’équilibre de la société. A titre d’exemple, 23 millions d’heures par an sont consacrées par les grands-parents à s’occuper des petits enfants.

 

Un engagement associatif évolutif

Si en France en 2013, 36 % des 65 ans et plus sont bénévoles dans une association, ce qui représente 3,9 millions (enquête France Bénévolat / IFOP de 2013), ce contexte de fort engagement est en pleine évolution.

Les baby-boomers affirment leur liberté et veulent moins d’obligations. Ainsi, 43 % des seniors non bénévoles refusent de s’engager par peur de la contrainte.

Par ailleurs, l’âge de la retraite se déplace rapidement, il n’est pas rare aujourd’hui que les personnes quittent leurs activités vers 65 ans voire 67 ans ; certaines personnes combinent aussi de plus en plus fréquemment retraite et petits boulots.

Lutter contre l’isolement et la solitude

Pour autant, on note aussi que 25 % des plus de 70 ans expriment une situation d’isolement associée à un sentiment fort de solitude. Or, l’enjeu d’une longévité inclusive est de permettre à toutes les personnes vieillissantes d’exprimer leur volonté, leurs besoins et leurs attentes tout en restant maîtres de leur propre vie.

Qui sont les aidants ?

Les personnes âgées, qui représentent aujourd’hui plusieurs générations qui coexistent, peuvent donc être à la fois des aidants et des aidés. Parmi les aidants, on trouve les aidants informels (« familiaux ») et les aidants professionnels.

  • Les aidants familiaux : Selon l’unique chiffre officiel, la France compte 8 millions d’aidants dont 83 % sont des membres de la famille. Parmi eux, 2,8 millions apportent un soutien à la vie quotidienne à une personne âgée vivant à domicile et 62 % des aidants familiaux sont des femmes avec un âge moyen de 52 ans. La Caisse Nationale Solidarité et Autonomie les qualifie “d’invisibles” dans la mesure où ils ne sont pas rémunérés et constituent pourtant une richesse pour la société.

  • Les aidants professionnels : Le service à la personne englobe l’ensemble des activités réalisées au domicile de l’usager par une aide professionnelle. En 2013, la Loire-Atlantique comptait 58 800 salariés dans ce secteur. A grande majorité féminin, ce secteur d’emploi pourrait s’accroître au fur et à mesure des besoins de la population. Au cours de ses projections, l’Insee affirme que le métier d’aide à domicile serait celui qui créerait le plus d’emploi à l’horizon 2022.

La situation des femmes

Par ailleurs, promouvoir une société de la longévité, c’est aussi prendre en compte la situation des femmes. Si ces dernières apparaissent comme les « gagnantes » de la longévité au regard des moyennes d’âge, on observe que leur espérance de vie en bonne santé est plus faible que celle des hommes.

Leur situation est également plus précaire : leurs carrières souvent incomplètes font apparaître des écarts de pension de retraite majeurs.

La réapparition de la précarité chez les seniors

Force est de constater que le passage à la retraite n’accentue pas les inégalités mais prolonge et fige celles rencontrées plus jeune. Ce constat de précarisation est notamment relayé par les associations caritatives qui indiquent une situation de fragilité croissante chez les seniors se traduisant par une précarisation progressive notamment chez les personnes âgées isolées.

La mobilité, facteur important de l’inclusion sociale

Continuer à pouvoir choisir d’être mobile tout au long de la vie permet de répondre à de nombreux enjeux. La génération du baby boom n’est pas celle des générations précédentes et à des attentes nouvelles. Aussi, depuis 20 ans, la mobilité des seniors augmente et particulièrement l’usage de la voiture alors que les transports collectifs et le vélo sont faiblement utilisés. Pour autant, l’avancée en âge appelle à plus de proximité et la mobilisation de la marche. Une question reste posée pour l’avenir : ces comportements sont ils ceux d’une génération ou sont ils liés à l’âge ?

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