Place de la Petite-Hollande : un atelier citoyen pour penser les futurs axes de circulation piétons, cyclistes et automobiles
Atelier citoyen mobilité, le samedi 30 mars dernier. Au programme : étude des hypothèses d’aménagements des axes de circulations automobiles, cyclistes et piétons.
Quelles places les vélos pourraient-ils occuper ?
Comment organiser les itinéraires cyclistes pour traverser au mieux la place de la Petite-Hollande ? « Il faut cantonner les vélos sur des pistes qui leur sont entièrement réservées, avec des feux tricolores aux intersections » propose une participante de l’atelier citoyen. Les différents itinéraires envisagés associent pistes, bandes cyclables et zones partagées entre cyclistes et piétons. Est-il, par exemple, judicieux de réaliser une piste cyclable à l’extrémité ouest de la future place, zone qui pourrait être aménagée en esplanade ouverte en gradins et pente douce sur la Loire, et potentiellement fréquentée par de nombreux piétons ? En tout cas, il faudra trouver une solution pour permettre la circulation des vélo du centre ville vers l’ile de Nantes, en passant par la passerelle Schoelcher ?
« Ne pourrait-on pas réaliser des aménagements qui permettraient d’instaurer des règles de circulation différentes le week-end et les jours de la semaine ? Du lundi au vendredi, les règles bénéficieraient aux déplacements domicile-travail, elles privilégieraient les promeneurs à vélo, les samedis et dimanches » est-il proposé.
À l’horizon 2035, on estime que les déplacements en vélo seront cinq fois plus nombreux qu’aujourd’hui.
La future cohabitation piétons-cyclistes
Comment les axes de circulation doivent-ils être aménagés pour permettre aux cyclistes et aux piétons de cheminer en bonne harmonie ?
La future place de la Petite-Hollande aura un caractère piéton marqué. Le nombre de cyclistes pourrait être, à Nantes, multiplié par 5 dans 15 ans. Comment les deux usagers cohabiteront-ils ?
Les hypothèses d’aménagements des axes de circulation ménagent des zones de déplacements communes entre piétons et cyclistes. Ils pourraient ainsi être les usagers d’un même espace, du quai de la Fosse, à la hauteur de la médiathèque, jusqu’aux pourtours du square Daviais et de place du Commerce. L’extrémité ouest de la future place s’ouvrant sur la Loire pourrait également être une zone de rencontre.
Mais les aménagements actuels rappellent qu’ici et là, des conflits d’usage sont d’ores et déjà à l’œuvre. Aux accès de la passerelle Schoelcher, des panneaux imposent désormais, aux heures de pointe, aux cyclistes la traversée pied à terre. « Il faudrait inviter les cyclistes qui passent d’une rive à l’autre de la Loire à emprunter le pont Anne-de-Bretagne » indique un participant. « Le pont va faire l’objet de travaux pour améliorer son accessibilité aux cyclistes et aux piétons » indique Michel Jeannenot, directeur technique de Mobhilis, agence chargée d’accompagner la métropole nantaise dans l’élaboration de ses plans de mobilités urbaine. « Oui mais les cyclistes continueront d’emprunter la passerelle Schoelcher » ajoutent d’autres participants.
Sur la piste cyclable reliant, rive droite, la passerelle au pont, il n’est pas rare de croiser des piétons n’ayant visiblement pas remarqué les marquages au sol.
« Les cyclistes doivent toujours adapter leur vitesse » indique un participant cycliste de l’atelier citoyen. « Et où qu’ils soient dans l’espace public, sur un passage piétons ou en dehors, les piétons sont toujours prioritaires » rappelle Michel Jeannenot.
La place de la Petite-Hollande en auto
Au cœur des discussions, comment organiser les flux de circulation automobile aux abords et sur les pourtours de la place de la Petite-Hollande réaménagée ?
« Il faut que la voiture soit discrète » lance une participante de l’atelier citoyen. Actuellement, 36 000 véhicules transitent chaque jour par les axes de circulation longeant la place de la Petite-Hollande.
Le rond-point, marquant l’extrémité nord de la rue Gaston-Veil, et desservant, en direction de l’ouest, la rue Félix-Éboué, bordant le square Daviais, est l’une des portes d’entrée du centre-ville les plus fréquentées. Serait-il préférable de concentrer tous les flux de circulation sur la totalité du quai de la Fosse, de part et d’autre de la ligne de tramway, ou seulement de son côté sud ?
Au risque de compliquer, les montées et descentes des usagers du tramway dans la première hypothèse ; avec la perspective, dans la deuxième, de faciliter l’accès aux commerces de pied d’immeubles et d’offrir de plus grandes possibilités de musarder en terrasses. Ou faut-il privilégier la création d’une voie coupant la place en son milieu ? « Ce serait, dans cette dernière hypothèse, remettre en cause des propositions d’usages et d’aménagements supposant une unité de la place » fait remarquer un autre membre de l’atelier citoyen. « Nous savons faire des aménagements qui obligent les voitures à ralentir, qui permettent des circulations apaisées » indique, en substance, Aldo Bearzatto, chef de projet à Nantes Métropole. « Peut être que ça permettrait de régler la zone de conflit en arrivant du centre ville par la place Royale » indique un autre participant « oui mais ca multiplie les points d’impact piéton-voiture » rétorque un autre participant.
« Nous ne pourrons pas supprimer les flux autoroutiers » complète Michel Jeannenot, directeur technique et fondateur de Mobhilis, agence chargée d’accompagner la métropole nantaise dans l’élaboration de ses plans de mobilités urbaines. Le parking de la médiathèque doit rester accessible. Et le projet global de réaménagement de la Petite-Hollande a intégré l’éventuelle construction d’un parking souterrain.