Le Conseil nantais du funéraire livre son travail de l’année
Installé en septembre 2024, le Conseil nantais du funéraire, réuni pour sa plénière annuelle, a présenté ses premiers travaux le 13 juin dernier à l’élu pilote, Elhadi Azzi. Explications avec Sandrine Masson, responsable du service recensements, élections et funéraire à la Ville de Nantes, coordinatrice de cette nouvelle gouvernance ouverte.
Comment le Conseil nantais du funéraire a-t-il travaillé pour ce premier avis ?
Parmi les cinq thèmes de la feuille de route adoptée à l’issue de la démarche « Les obsèques civiles, parlons-en ! », le Conseil nantais du funéraire (CNF) a ciblé trois sujets phares pour en affiner le contenu : l’évolution des rituels et des attentes envers les lieux de cérémonies, la lutte contre les inégalités sociales jusque dans la mort, et l’hommage, la mémoire et le lien entre vivants et morts. Pour chacun, nous avons organisé deux rencontres qui ont mobilisé 17 des 23 structures qui composent le CNF : des associations et représentants du culte, des professionnels du funéraire et le CHU. Le premier temps de rencontre a permis un partage et une mise en débat du sujet, le second de dégager de grandes orientations, ensuite travaillées en groupe plus restreints. Donnant suite aux trois avis qui lui ont été remis, la Ville a organisé sa réponse aux préconisations du CNF en deux temps : celles déjà lancées à poursuivre, les nouvelles à engager en 2025 ou en 2026 si elles demandent des vérifications plus conséquentes, notamment juridiques.
Quels sont les principaux enseignements de cet avis ?
Le temps des funérailles est un sujet majeur. Le CNF aimerait que la Ville conseille sur le choix des opérateurs. Comme c’est un champ concurrentiel, nous allons informer sur les prestations obligatoires et facultatives et donner des fourchettes de prix via notre site internet. Pour mieux adapter le rituel au défunt, le Conseil propose aussi de réfléchir à l’utilisation de sites de plein air, de faire connaître l’offre de cérémonies longues ou d’offrir des solutions de retransmission des cérémonies. Sur la mémoire et le lien entre vivants et morts, les membres préfèrent valoriser les temps existants plutôt que d’en créer de nouveaux. C’est pourquoi nous avons profité du 3e Printemps des cimetières à Nantes pour proposer une marche apprenante “Funérailles et écologie”, un concert de la chorale “Au clair de la rue” ou encore une conférence "Obsèques et deuil”. Soutenir le fonctionnement des associations dédiées à l’accompagnement au deuil est aussi un axe essentiel. Enfin, pour les inégalités sociales face à la mort, le CNV préconise de mieux recueillir les dernières volontés des plus modestes, d’enrichir le guide décès ou de mieux faire connaître les aides sociales, encore peu mobilisées.
Quel est le programme de travail de l’année prochaine ?
Nous avançons sur la mise en œuvre de ces premières préconisations, en poursuivant par exemple la collecte des devis type auprès des opérateurs funéraires. Nous orientons aussi les associations membres du Conseil vers le Cadran(1). Par ailleurs, notre élu en charge des cimetières, Monsieur Azzi, va également rencontrer l’association locale Humo Sapiens pour mieux comprendre les expérimentations de terramation. A la rentrée, le CNF va aussi commencer à réfléchir à la création de carrés écologiques dans les cimetières, un autre axe de la feuille de route. Plus largement, ce Conseil nantais du funéraire crée du lien entre des mondes différents qui s’écoutent, mettent de la nuance dans leurs propos. Je suis impressionnée par le respect de la parole et la qualité des échanges.
(1) Centre pour Accompagner et Développer les Ressources pour les Associations Nantaises
En savoir plus : consultez l’avis du Conseil nantais du funéraire en 3 parties
> Penser l’hommage, la mémoire, le lien entre les vivants et les morts
> Lutter contre les inégalités sociales jusque dans la mort
> Prendre en compte l’évolution des rituels et attentes envers les lieux de cérémonies