Chez soi et près de chez soi : comment inventer un « chez soi » qui avance avec soi ?

Nantes Nantes Métropole, le 6 février 2019

chezsoi_docsocle.png

La question des lieux de vie et des espaces accessibles est un réel défi dans la prise en compte du vieillissement. Les enquêtes le confirment : 90 % des Français déclarent souhaiter vieillir « chez eux ». Mais de quoi parle-t-on exactement ?

« Chez soi », c’est-à-dire ?

La notion du « chez soi » est l’une des 4 questions du Grand Débat Longévité de Nantes Métropole.

Au delà du « bâti », le chez-soi est vécu comme un refuge, garant de liberté, de contrôle, de sécurité mais aussi comme un espace où l’intimité peut « prendre place ». Le terme de chez-soi ne désigne alors pas seulement l’adresse physique (le domicile) ou le cadre bâti mais plutôt la manière de se l’approprier et de l’investir, d’en faire son « territoire ».

Par ailleurs, la notion d’habiter ne se limite pas au domicile. Le quartier apparaît comme une extension du « chez soi » offrant des opportunités de rencontres, de convivialité et d’échanges. C’est à la fois un espace de cohabitation entre les différentes générations et le support d’habitudes sociales des individus.

Aussi, ces territoires de vie sont à lier et à harmoniser pour une meilleure inclusion et cohabitation des générations. La prise en compte des lieux de vie permet d’identifier les besoins spécifiques de la personne vieillissante. Chaque individu doit pouvoir se sentir chez soi dans son domicile mais aussi dans son quartier et son territoire.

Infographie

Le domicile

Pris sous cet angle, le souhait de rester vieillir chez soi revêt alors une toute autre dimension. Vieillir dans un lieu de vie qui me ressemble, dans lequel je me sens bien, je suis “chez moi”, cela ne signifie pas seulement continuer à vivre dans le même espace physique au fur et à mesure de l’avancée en âge, mais bien de rester “maître chez soi”. Or, les besoins spécifiques liés au maintien à domicile des personnes âgées génèrent dans le même temps une perte de maîtrise de leur environnement domestique immédiat : multiplications des intervenants, nombreuses prises de décisions “pour” la personne mais sans concertation avec elle … Bref, nombre de personnes âgées qui continuent effectivement à vivre à leur domicile ne s’estiment plus “maîtres” chez elles.

Le quartier

Au delà du caractère pluri-dimensionnel de cette notion de “chez soi”, il faut également prendre en compte les différentes échelles auxquelles elle prend sens. En effet, se sentir chez soi ne se résume pas qu’au domicile. Cette notion d’habiter se retrouve également dans le quartier dans lequel je déploie mes habitudes de vie sociale, mes repères.

Le territoire

L’habitat au sens du territoire se complète de zones, d’espaces complémentaires au sein de la Métropole. Elles sont nécessaires pour l’accès à certains services primordiaux, notamment pour poursuivre ses activités de façon à rester en lien avec son territoire, sa ville dans ses aspects accessibles et aussi désirés (repères agréables, souvenirs, etc.). Le territoire devient alors une troisième échelle spatiale clé du parcours de vie de la personne vieillissante où l’on accepte de se rendre même loin de son domicile pour une finalité attendue et souhaitée.

 

 

Pour aller plus loin

L’habitat adapté

Le Plan Local de l’Habitat élaboré par et pour la métropole nantaise, vise à accompagner les besoins spécifiques de la population vieillissante en matière d’habitat à travers le développement d’une offre de logements diversifiée, accessible et adaptée :

  • Aux attentes des personnes âgées : la majorité de personnes âgées vit à domicile (soit 94 %) alors que l’âge d’entrée en EHPAD est de 85 ans et 2 mois (DREES – 2015) et les 3/4 des résidents des EHPAD sont des femmes.
  • Au niveau de ressources des personnes âgées, en particulier les plus modestes.
  • Au niveau de dépendance et à sa nature (physique / cognitive).

Deux enjeux principaux ont été identifiés sur le territoire :

  • La satisfaction de la demande des ménages les plus modestes : accessibilité financière de l’offre.
  • La prise en charge de la dépendance concernera 16 200 personnes en 2030, soit près de 9 % de la population métropolitaine des plus de 60 ans.

Afin de répondre à cet enjeu de parcours résidentiel, l’offre de logements et d’hébergements dite intermédiaire et de l’habitat avec services propose 6 grandes catégories (recensement de l’offre sur la métropole nantaise).

L’offre d’habitat dit intermédiaire est diversifiée mais constitue une part assez faible de l’offre globale sur la Métropole : elle représente 3 % des logements et hébergements occupés par des personnes âgées. Dans le même temps, des formes d’habitats innovantes émergent sur le territoire national et ailleurs : habitat collectif dédié aux seniors, habitat participatif, habitat intergénérationnel etc.

graphique habitat

Le logement social

13 % des ménages dont la personne de référence a 65 ans et plus sont locataires du parc social. Une forte demande de logement social est à noter pour les demandes de mutation et pour les demandeurs entre 55 et 74 ans (probablement liée à de nouvelles ruptures dans le parcours de vie : licenciement, divorces, retraites, etc.). Cela pose la question de la possibilité d’une poursuite du parcours résidentiel au sein du parc social pour ces ménages âgés.

Graphique nombre de demandes de logement social pour une attribution

Parlons-en !

Pour plus d’informations sur la question, vous pouvez télécharger le document socle. Vous êtes également invités à vous investir dans une des 7 communauté ou contribuer en ligne pour partager votre regard !