Un comité citoyen garant de l’indépendance du Grand débat
Sept femmes et hommes composent le comité citoyen du quatrième Grand débat métropolitain « Fabrique de nos villes. Ensemble, inventons la vie de demain ». Leur rôle ? S’assurer de la neutralité et de la qualité démocratique du débat, garantir la sincérité et l’indépendance du dispositif et produire le rapport final qu’ils remettront aux élus à l’automne prochain.
« Maintenant, on vous confie les clés de ce débat ». C’est avec ces mots que Christelle Scuotto-Calvez, vice présidente au dialogue citoyen de Nantes Métropole, a braqué les projecteurs sur le comité citoyen du quatrième Grand débat le lundi 6 mars. Présentés à un public venu en nombre pour le lancement du débat « Fabrique de nos villes. Ensemble, inventons la vie de demain », ces 7 citoyennes et citoyens sont désormais les garants d’un débat de qualité jusqu’à l’automne, où les élus reprendront la main pour répondre à l’avis des citoyens. 5 actifs et 2 retraités, 4 femmes et 3 hommes, âgés de 40 à 69 ans et vivant à Nantes, Orvault, La Montagne ou Saint-Sébastien-sur-Loire : les voici en résumé.
Tiers-garant, c’est une première !
Aucun d’eux n’a encore exercé ce rôle de garant. Delphine Saurier, professeur d’information communication à Audencia, avoue même ne pas avoir toujours été convaincue par les démarches participatives : « J’ai évolué en travaillant le sujet avec des étudiants. Aujourd’hui, ça me semble pertinent de mobiliser les citoyens et je serai curieuse des méthodes proposées. Le défi ? Réussir à questionner du plus jeune au plus âgé. » Leny Ollivier, ergonome d’Orvault, a lui découvert le dialogue citoyen en participant l’an dernier à l’atelier citoyen sur le renouvellement de la route de Vannes. « Là, on aura un regard plus extérieur, moins les mains dans le cambouis. Personnellement, j’ai envie de creuser la question des conditions de travail mais aussi de l’accessibilité en transport en commun de la ville. »
Des profils variés
Question travail, Leny partagera son intérêt avec Antoine Bertheas, chef d’entreprise herblinois habitant Nantes : « Je vais m’assurer que chacun comprenne bien les questions et essayer d’avoir un regard de non-nantais pour plus d’égalité géographique. Je serai aussi attentif aux paroles marginales : il y a des choses intéressantes à aller chercher hors des sentiers battus ». Pour Dominique Le Huede, médecin généraliste en retraite de Saint-Sébastien-sur-Loire, « c’est l’occasion de travailler au mieux-être des habitants après avoir œuvré à celui de mes patients ! » Gilberte Berthou, fonctionnaire à la retraite, a vu son quartier de l’Île de Nantes se métamorphoser : « C’est le côté humain de la ville qui m’importe le plus », souligne-t-elle. Finalement, la plus « experte » sur le thème, aux côtés de Bruno Suner qui enseigne en école d’architecture, est Isabelle Garat. Co-responsable d’un master formant des urbanistes, elle s’appuiera sur son expertise comme garante. « Mais je parlerai aussi comme citoyenne éclairée, nantaise depuis 25 ans ».
Du pain sur la planche
Nul doute que ce comité aura du travail dans les prochains mois ! « On a prévu de se répartir les auditions et temps forts pour être toujours présents et nous allons nous rencontrer 1 à 2 fois par mois tout au long du débat », précise Leny Ollivier. « On nous annonce à minima 180 cahiers d’acteurs* dont il faudra prendre connaissance : on ne va pas chômer ! », ajoute Isabelle Garat. Au-delà de la compilation des contributions, le comité de tiers-garant aura surtout à cœur de s’assurer que la charte de la participation citoyenne métropolitaine soit bien respectée. Avec l’enjeu que ce débat permette bien l’expression d’une pluralité de points de vue, y compris de celles et ceux qui ont plus de difficulté à parler. Ces garantes et garants devront aussi s’assurer qu’au-delà de la voix des experts, nombreux dans le domaine de la fabrique de la ville, on entende aussi l’expertise d’usage des habitants. Rendez-vous à l’automne prochain pour découvrir leurs conclusions !
* Pour les précédents débats, ce sont entre 93 et 160 contributions collectives, sous forme de cahiers d’acteurs qui ont été formulés en plus des contributions individuelles, des comptes rendus d’ateliers.
© Crédit photo – Thierry Mezerette pour Nantes Métropole.