Tout savoir sur les déchets et l’eau : une table ronde d’experts le 25 octobre

Nantes Nantes Métropole, dans Déchets, propreté, eau, énergie et Environnement, nature, le 20 octobre 2023

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Après le temps d’ouverture de la concertation autour du pôle d’écologie urbaine, trois tables rondes sont organisées pour approfondir certains sujets et permettre aux citoyennes et citoyens d’être mieux informés. La première, avec trois experts, aura lieu le mercredi 25 octobre à 18h30 salle de l’Égalité au 6 boulevard Léon Jouhaux à Nantes. Sa thématique : « Tout savoir sur les déchets et l’eau ». Petit avant-goût des discussions avec Mauricette Chapalain, directrice des déchets à Nantes Métropole et Philippe Gilles, directeur du cycle de l’eau.

Quels sont les déchets et les eaux usées gérés par Nantes Métropole ?

Mauricette Chapalain : La métropole s’occupe des déchets ménagers et assimilés* c’est-à-dire ceux des particuliers et des petits professionnels (type boulangerie) qui produisent en petite quantité des déchets identiques aux particuliers. Cela représente 304 000 tonnes par an dont 38 % déposés en déchèteries et 62 % d’ordures ménagères (collectées en porte-à-porte (PAP) ou par apport volontaire (PAV)). Ce qui veut dire que presque 2/3 des poubelles bleues peuvent être réduites ou triées pour être valorisées, ce qui représente 64 kg de déchets alimentaires et 50 kg d’emballages par an et par habitant !

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*Schéma : composition des déchets ménagers et assimilés, dont 31 % sont des ordures ménagères, 25 % de la collecte sélective (carton, plastique…), 32 % des déchets verts, 5 % du verre et 7 % des objets destinés au réemploi ou des déchets dangereux. Retrouvez ce schéma dans les fiches thématiques du projet. 

Philippe Gilles : La collectivité traite les eaux que les habitants du territoire utilisent dans leur vie quotidienne (toilettes, douches, vaisselle…). Cela représente 120 litres d’eau par jour et par personne. Les stations d’épuration de Nantes Métropole ont traité 48 millions de m3 d’eaux usées en 2022.

Quelle est la problématique concernant les eaux usées aujourd’hui ?

Philippe Gilles : Dans le centre-ville de Nantes, il existe un réseau unitaire qui collecte conjointement les eaux usées et les eaux de pluie. Au nord et à l’est de Nantes, le réseau est séparatif : un premier tuyau collecte les eaux usées, et un second collecte les eaux pluviales. Pour rejoindre la station d’épuration de Saint-Herblain, les eaux usées collectées de manière séparée peuvent parfois se mélanger avec les eaux de pluie du réseau unitaire. Le réseau du cœur de Nantes est alors saturé et connait des débordements en cas de fortes pluies, ce qui occasionne une pollution de l’environnement. Par ailleurs, le temps de séjour des eaux usées dans les tuyaux est très long. Il peut se produire une sorte de fermentation qui produit un gaz très odorant, qui corrode les installations et est dangereux pour la santé des agents d’exploitation du réseau. Enfin, la population de la métropole augmentant, il faut ajuster les capacités de traitement de nos stations d’épuration. Pour l’est de notre territoire, la meilleure solution est de construire une nouvelle installation permettant de soulager le réseau du centre-ville.


Quelle est la priorité de la politique déchets menée par Nantes Métropole ?

8c33ce838b68997c595257d6cff97e7afbaa27a3.pngMauricette Chapalain : Faire en sorte qu’il n’y ait plus ces 2/3 valorisables dans la poubelle bleue. D’abord en faisant de la prévention grâce à des associations coordonnées par Ecopôle et Trait d’Union. Leurs ambassadeurs et animateurs font des campagnes d’information en porte à porte, des animations dans les lieux publics (marchés alimentaires, galeries commerciales, pieds d’immeuble, évènement en nov de la Semaine euro de réduction des déchets, …) pour le grand public et pour les scolaires. Ensuite en réduisant le gaspillage alimentaire dans la restauration collective. 17 communes sur 24 sont déjà engagées; selon les villes la baisse est de 15 à 50%. Enfin par la réduction et la valorisation des déchets alimentaires et de jardin, en favorisant le compostage individuel et collectif (300 équipements en place et 60 nouveaux chaque année) et en faisant la promotion d’une consommation sobre (défi citoyens, soutien aux entreprises innovantes notamment proposant des alternatives aux emballages et plastiques jetables …). Nous avons également commencé la collecte des biodéchets dans les zones denses, à Nantes Nord où 220 points d’apport volontaire ont été installés pour 25 000 habitants. En 2024 tous les quartiers de Nantes seront équipés, nous réfléchissons pour les autres communes de la Métropole pour un déploiement en 2025.

La 2e priorité est le tri en simplifiant le geste. D’ici fin 2024, tout le monde aura les mêmes contenants et la même consigne de tri sur la métropole, ce sera la fin de Tri’Sac. Nous allons densifier le maillage de bornes verres et textiles et améliorer ou reconstruire une partie des déchèteries.

La 3e priorité est la valorisation énergétique.

En quoi le pôle d’écologie urbaine répond-il aux enjeux actuels et à venir ?

Mauricette Chapalain : Le centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD) arrive en fin de vie et la réglementation évolue avec notamment l’obligation de la collecte séparée des biodéchets, l’obligation de réduire de 50% l’enfouissement des déchets d’ici 2030 et l’interdiction au niveau régional de construire de nouvelles usines d’incinération. Ainsi, plutôt que de rénover notre CTVD juste pour la métropole, la Région nous a indiqué les collectivités qui auront besoin de recourir à l’incinération. Elles sont sept, le CTVD va donc doubler sa capacité pour accueillir leurs déchets. Une plateforme de valorisation des biodéchets sera aussi créée et la déchèterie rénovée. Le tout avec l’objectif de valoriser tout ce qui peut l’être et réduire les quantités à incinérer.

Phillipe Gilles : La nouvelle station d’épuration permettra de traiter les eaux usées du nord et de l’est de la métropole, qui ne risqueront plus de se mélanger aux eaux de pluie. Cela permettra de réduire la pression sur le réseau du centre-ville ainsi que d’accompagner de manière pertinente l’augmentation de la population de la métropole. La station d’épuration sera conçue comme une usine de valorisation des matières et de l’énergie contenues dans les eaux usées. Les boues d’épuration seront ainsi digérées et produiront du biométhane qui sera injecté dans le réseau public de gaz (voir schéma ci-dessous*). Les matières récupérées lors des étapes du traitement seront valorisées ou incinérées, contribuant à l’alimentation d’un réseau de chaleur destiné aux habitants. Enfin, les toitures des locaux seront équipées de panneaux solaires, et les eaux usées traitées seront valorisées localement.

Plutôt que d’éparpiller les équipements publics, le choix a été fait de les regrouper pour mutualiser les voiries et créer des synergies entre eux dans une logique d’économie circulaire. La station d’épuration sera ainsi physiquement connectée au CTVD.

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*Schéma : L’une des forces de ce projet de pôle d’écologie urbaine est de générer un cercle vertueux entre les 4 équipements. Retrouvez ce schéma dans le dépliant de la concertation.

Informations pratiques :
Table ronde n°1 : « Tout savoir sur les déchets et l’eau » : Mercredi 25 octobre de 18h30 à 20h30, salle de l’Égalité à Nantes, 6 boulevard Léon Jouhaux, 44100 Nantes, France. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Vous vous intéressez au projet, aux questions de gestion des déchets et des eaux usées, vous souhaitez donner votre avis ou faire des propositions ? Informez-vous sur les temps de rencontre, candidatez aux ateliers citoyens et/ou contribuez directement en ligne.

Retrouvez toutes les ressources documentaires pour vous informer sur le projet

crédit photo : Marc Roger pour Nantes Métropole