Retour sur la première balade urbaine autour du site de l’Hôtel-Dieu

Dialogue Citoyen, dans Logement, urbanisme, le 21 octobre 2024

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Samedi 12 octobre après-midi, le ciel était bleu et le public au rendez-vous de cette première promenade urbaine, guidée et racontée par les jeunes architectes et urbanistes de l’Atelier Matin. Une balade suivie d’un débat mouvant* sur les enjeux de patrimoine et de sobriété dans le projet de la future reconversion du site, par l’équipe de concertation Bien Urbaines.

Premier RDV d’une série de trois balades guidées

Dans le cadre de l’inspiration citoyenne sur les Futurs de l’Hôtel-Dieu, trois balades urbaines, conjuguées à des débats citoyens thématiques, sont au programme. Menées par l’Atelier Matin, à l’origine du projet lauréat Europan 17 “Matière Première”, elles sont conçues pour permettre, à toutes et tous, de mieux s’approprier la complexité du site, son environnement, et les contraintes de sa reconversion.

Découvrez “Matière Première” le projet lauréat du concours Europan de l’Atelier Matin, jusqu’au 6 novembre, dans le cadre de l’exposition Europan 17, à l’ENSA sur l’Île-de-Nantes.

Depuis l’Île Feydeau, découvrir l’histoire du paysage nantais


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Point de départ de la promenade, l’île Feydeau, autrefois entourée par les bras de la Loire, offre un premier point de vue sur l’Hôtel-Dieu et un premier sujet urbain sur “la ville et sa géographie”. La balade révèle un territoire façonné par l’eau, une ville archipel devenue, après le comblement des bras de Loire, une cité qui vit à côté de son fleuve…

La reconquête des berges et la relation au fleuve sont un un sujet au cœur des transformations urbaines, récentes et à venir, comme l’a rappelé l’Atelier Matin. En témoigne la balade guidée de la gare à la Loire, tout comme d’autres projets urbains structurants tels que le projet de l’Île-de-Nantes, le futur parc-archipel à Gloriette-Petite Hollande… Et demain la reconversion du site de l’Hôtel-Dieu.

Réfléchir à ce qui fait patrimoine, matériel et immatériel, construit et naturel


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En cheminant autour du site, de l’entrée principale à la chapelle en passant par les urgences et jusqu’aux bords de Loire, la balade raconte l’histoire de l’Hôtel-Dieu et de ses constructions successives. Elle révèle la diversité des techniques employées pour ériger les bâtiments, qui facilitent (ou pas) leur réemploi et leur adaptation dans une reconversion future.

En s’intéressant au fonctionnement du grand bâtiment en croix de Roux-Spitz, à ses circulations et à ses accès, ces réflexions ouvrent les imaginaires sur les usages possibles demain.

Quel avenir pour l’Hôtel-Dieu ? Le patrimoine et la sobriété en débat


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Sur ce site au sol artificialisé à 95%, la balade invite à réfléchir à la résilience urbaine et à la place à redonner à la nature en ville. Pour conclure et introduire le débat mouvant, l’Atelier Matin a remis en perspective tout l’enjeu, dans la future reconversion, de savoir tirer parti de l’existant, en répondant aux défis écologiques et climatiques globaux.

Débat mouvant* : trois questions pour engager les échanges…

À « Faut-il tout raser ? », personne ne s’est positionné sur le “oui” : « Dans une logique de réemploi » ; « Pas la croix, mais oui pour tout le reste… » ; « Contre le coût écologique de tout raser pour venir poser une galette de terre végétale » ; « Ouvrir les rez-de-chaussée »…

Le débat a continué avec la question « L’Hôtel-Dieu fait-il patrimoine ? » : « Il faut le garder bien évidemment mais l’adapter » ; « La croix fait un mur » ; « En quoi est-il remarquable et unique au point de le garder ? » ; « On ne peut pas tout garder » ; « A la réflexion sur le patrimoine, s’ajoutent d’autres dimensions comme l’adaptabilité, la réversibilité »…

Une dernière question « Faut-il recycler à 100% ? » a permis d’échanger sur le sujet de la gestion des déchets et ressources potentiellement issus de la déconstruction.

*Le débat mouvant est un débat dynamique qui consiste à soumettre une proposition à un groupe, puis à demander aux participants de prendre physiquement position pour ou contre.


Informations pratiques

  • Les balades urbaines sont gratuites, sur inscription, dans la limite de 25 personnes.
    Inscrivez-vous ici pour la dernière balade urbaine et son débat thématique sur l’hospitalité : le 26 octobre.
  • Au programme de l’inspiration citoyenne, les balades sensorielles invitent à un autre regard et une autre ouverture, sensible et corporelle, du site de l’Hôtel-Dieu.
    Inscrivez-vous ici pour la dernière balade dansée animée par un chorégraphe sur le thème du “faire ensemble” : le 17 novembre

Témoignage croisé : ils ont participé à la balade


Pourquoi avez-vous participé ? Qu’avez-vous appris ?

Victor* : « Je m’intéresse à l’urbanisme et l’architecture. Je ne savais quasiment rien du site et j’avais la perception de celui qui n’est jamais rentré à l’intérieur, sauf aux urgences. J’ai donc appris beaucoup de choses : les différentes époques, le qualitatif dans ces bâtiments, les différentes strates… Tout à fait passionnant ! J’ai apprécié que ce soit en deux temps : la visite, puis le temps du débat. »

Nicolas* : « J’habite juste à côté. J’aime bien savoir ce qui se passe sous mes fenêtres… Ce que j’ai appris : l’immense complexité du bâti. »

Votre point de vue sur l’Hôtel-Dieu a-t-il évolué ? Qu’aimeriez-vous conserver ?

Victor : « Il faudrait que ce soit traversant, pour faire partie de la ville, mais je ne sais pas dire si on peut garder la croix et en même temps être traversant… C’est pour cela que je vais aller voir l’exposition des projets à l’ENSA, pour comprendre la manière dont les architectes-urbanistes peuvent résoudre ce problème. J’ai été frappé par la chapelle dont j’ignorais l’existence : ce bas-relief représentatif d’une époque serait peut-être à garder. »

Nicolas : « Je me demande non pas “qu’est-ce-qu’on va garder ?”, mais “qu’est-ce qu’on va démolir ?” Je n’ai pas de piste sauf qu’effectivement on peut, sans faire table rase de tout, supprimer tout ce qui gêne l’accès à la Loire. »

*Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des participants.

Crédit photo : Ludovic Failler pour Nantes Métropole.