« On veut défendre un droit aux loisirs, un droit aux vacances »

Mathias Cadot est directeur de l’Accoord, association nantaise qui touche 11 000 familles via 22 centres socio-culturels répartis dans tous les quartiers. Loisirs, vacances, lien social, alimentation … il témoigne du rôle de l’Accoord dans le paysage des solidarités nantaises. Et explique les attentes de l’association pour ces Assises des nouvelles solidarités.

Quel impact a eu la crise sanitaire sur votre association ?

L’Accoord avant et après le confinement, n’est plus la même. Nous avons beaucoup expérimenté, nous avons fait évoluer nos manières de faire et notre offre. La place des bénévoles – 1500 dans notre association – s’est aussi renforcée. Ils accompagnent directement certaines sorties, pas seulement encadrées par des professionnels. Nous avons aussi renforcé les budgets participatifs que chaque centre peut mobiliser selon ses projets. Dans nos activités, la solidarité est éminemment importante : avec la crise, elle s’est renforcée.

Un domaine où les changements sont conséquents ?

Je pense à l’alimentaire. On comptait déjà quelques projets d’AMAP avant la crise. Mais la multiplication des initiatives durant le premier confinement nous a fait changer d’échelle et nous a poussé à aller plus loin : quel est l’intérêt de distribuer un légume si on ne sait pas le cuisiner par exemple ? Aujourd’hui, nous expérimentons 4 épiceries solidaires, nous proposons des ateliers de cuisine, nous avons aussi profité de l’initiative municipale des Paysages nourriciers pour faire de ces jardins collectifs des lieux de solidarité près de nos centres sociaux. Notre rôle n’est pas de faire de l’aide alimentaire, mais nous utilisons ce support pour créer du lien social.

Qu’attendez-vous de ces Assises ?

Après le fourmillement d’initiatives, il est important de pouvoir se dire qui fait quoi et où, pour que personne ne soit oublié. J’espère aussi que les Assises vont renforcer les coopérations avec les autres acteurs associatifs nantais et poser les bases de demain : il faut solidifier ce qui a bien marché pour plus de solidarité. La solidarité, c’est aussi le terrain principal de l’engagement bénévole, on y tient beaucoup à l’Accoord. Le 19 mars, nous organiserons nos rencontres des bénévoles sur le thème « Parlons Solidarité ». Elles nourriront notre cahier d’acteurs, notre contribution collective aux Assises.

Quel message avez-vous envie de porter lors de ces Assises ?

On va notamment défendre haut et fort le droit aux loisirs, le droit aux vacances, comme un droit fondamental. On a renforcé l’été dernier le dispositif « Échappées Belles », qui permet de faire partir des familles sur un mini-séjour à tarif préférentiel. 600 personnes en ont bénéficié, c’est souvent un premier départ en vacances. Autre nouveauté, les « MultiSpots » : on ouvre les cours d’école aux 6–12 ans avec un accueil gratuit, sans inscription. C’est un dispositif complémentaire aux accueils de loisirs et aux espaces ados. L’été dernier, nous avons accueilli 700 enfants, dont la moitié n’étaient jamais venus à l’Accoord, notamment dans des secteurs géographiques que nous couvrions peu. C’est aussi ça les nouvelles solidarités : élargir et accueillir de nouveaux publics.

En savoir plus : Site internet de l’Accoord : : www.accoord.fr