Nouvelles solidarités : « Proposer une offre de services dans tous les quartiers de la ville »

Nantes Nantes Métropole, dans Les Grands débats, le 4 février 2022

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Isabelle Hallet est représentante départementale adjointe d’APF France handicap en Loire-Atlantique. Forte de 700 adhérents et 450 bénévoles, l’association est administratrice du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la Ville de Nantes. Elle témoigne des difficultés supplémentaires nées de la crise COVID pour les personnes en situation de handicap et évoque ses attentes pour les Assises des nouvelles solidarités.

En quoi êtes-vous un acteur de la solidarité nantaise ?

Par notre public, nous sommes « naturellement » acteur de la solidarité. Il faut savoir que la plupart des personnes en situation de handicap vivent seules et pour la majorité, avec l’allocation aux adultes handicapés (AAH), soit 903,60 € par mois. Nous œuvrons donc à faire valoir leurs droits : constituer les dossiers MDPH, requalifier certains handicaps issus d’accidents du travail… Nous proposons aussi un programme d’animations et d’actions toute l’année, car beaucoup de personnes ne sortent pas de chez elles du fait de toutes les contraintes que le handicap génère. Notre objectif : renforcer le pouvoir d’agir et de choisir des personnes en situation de handicap pour qu’elles soient citoyennes à part entière.

Comment se sont passés les confinements pour vos adhérents ?

Nous les avons tous appelés lors du premier confinement. Et avons découvert de nombreuses personnes qui ne venaient jamais à nos activités, avec une solitude et une précarité qu’on n’imaginait même pas ! Certains n’avaient pas pu rédiger d’autorisation de sortie, faute d’ordinateur. Nous avons proposé de l’aide pour les courses, un jeu musical au téléphone pour rompre la solitude. Mais au delà du premier confinement, cet enfermement s’est parfois poursuivi : certains se sont sentis à risque (alors que non) et plusieurs se sont renfermés de plus en plus. Nous essayons de garder le contact avec les plus fragiles, mais certains adhérents ne répondent même plus au téléphone.

Quel impact a eu la crise sanitaire sur votre association ?

Nous avons perdu pas mal de bénévoles. Moins de bénévoles, c’est moins de sorties et moins d’actions proposées à nos adhérents car ils assurent l’accompagnement et des missions pour favoriser la participation sociale (chauffeurs, aides diverses, …). Ils sont des acteurs à part entière. Quand j’apprends (enquête TMO) que les gens sont prêts à s’engager mais de manière ponctuelle, ça me pose question. A APF France handicap, on doit pouvoir compter sur des bénévoles réguliers.

Qu’attendez-vous de ces Assises ?

Beaucoup, même si 120 jours cela me paraît trop court, vu la période COVID et les 2 élections à venir. Le principe est intéressant mais la concertation avec notre public demande du temps. Développer le lien entre associations est aussi pertinent : nous avons par exemple de plus en plus de demandes de personnes migrantes handicapées. Pour les papiers de régularisation, on les oriente vers les associations compétentes, il y a peut-être quelque chose à creuser ensemble. Nous agissons pour une société inclusive et nous devons continuer à agir avec l’ensemble des acteurs de la solidarité.

Quel message avez-vous envie de porter lors de ces Assises ?

J’ai conscience que sur Nantes la municipalité fait déjà beaucoup, est vraiment à l’écoute des besoins. Mais il faut être vigilant à ce qu’il y ait une offre dans tous les quartiers, au plus près de chacun. Dans les secteurs qui n’ont pas de centre social, il y a des personnes invisibles dont il faut repérer les difficultés. Peut-être faudrait-il creuser l’idée d’offres ambulantes ?

En savoir plus sur APF France handicap en Loire-Atlantique : http://dd44.blogs.apf.asso.fr/