Nouvelles solidarités : « L’aide psychologique dans les quartiers est essentielle, on commence à en prendre conscience »

Nantes Nantes Métropole, dans Les Grands débats, le 28 mars 2022

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Le Pas propose de l’aide psychologique dans les quartiers populaires de Nantes

Martine Moreau est la présidente et fondatrice de l’association Le Pas, qui propose des espaces d’écoute psychologique aux habitants dans plusieurs quartiers prioritaires de Nantes. La crise sanitaire a fait exploser les besoins et les structures manquent. Selon elle, l’aide psychologique est un enjeu de solidarité majeur, au même titre que l’aide alimentaire ou au logement. Elle espère que les Assises des nouvelles solidarités feront remonter ce thème.

Qu’est-ce que le Pas ?

Notre association est née il y a 20 ans pour apporter de l’aide psychologique aux habitants de Malakoff concernés par un relogement, dans le cadre du projet global de rénovation du quartier. Depuis, nous avons développé des consultations sur Nantes Nord à la Mano, à l’Espace des solidarités de Malakoff, sur le Breil et les Dervallières. Plus récemment à l’Espace Colibri du Pin Sec, dans la nouvelle maison de santé de Bellevue et au Carré des Services Publics pour Saint-Herblain. Nos 4 psychologues offrent un lieu d’écoute aux personnes modestes dans des espaces accessibles à tous et non stigmatisants. C’est soit un suivi court de quelques semaines, soit un travail plus long sur soi-même, de type psychothérapie. L’enjeu, c’est de capter un public qui ne va pas au Centre Médico-Psychologique (CMP) et qui ne peut pas payer de psychologue libéral. Nous allons aussi au devant des habitants lors d’événements traumatiques dans les quartiers. Enfin, nous jouons un rôle de soutien collectif auprès des associations et acteurs de terrain qui le demandent, en retour sur leurs pratiques.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur les publics que vous accompagnez ?

Nos consultations étaient déjà pleines avant la COVID mais la crise sanitaire a fait exploser les demandes de soutien. Elle a aussi fait évoluer le public en demande. Avant, nous suivions plutôt des familles relativement déstructurées. Avec les confinements, nous avons constaté une forte augmentation de la violence intra-familiale et des problèmes parentaux. En 2021, nous avons accompagné 300 personnes, dont 120 sur des suivis longs (plus de 3 mois). Nous avons bénéficié d’une aide exceptionnelle de la Ville de Nantes durant la crise sanitaire, elle reste encore indispensable pour gérer les impacts psychologiques à long terme de cette crise.

Qu’attendez-vous de ces Assises ?

Nous sommes en plein renouvellement de notre équipe bénévole aujourd’hui réduite à 3 personnes ; nous n’aurons donc pas vraiment les moyens de participer pleinement à ces Assises. Par contre, j’espère qu’elles mettrons en avant l’importance du soutien psychologique, au même titre que l’aide alimentaire ou l’aide au logement. C’est un pan important de la solidarité à ne pas oublier. On sent que c’est dans l’air du temps, on commence à en avoir conscience mais il manque cruellement de structures dans notre ville alors que la demande est très forte.

En savoir plus sur le Pas : https://lepas.fr/