Nouvelles solidarités : « Ces Assises doivent aboutir à des actions concrètes, tangibles, pour qu’il y ait un vrai bénéfice »

Nantes Nantes Métropole, le 4 mars 2022

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Le conseil citoyen de Malakoff. A droite, Noé Rayon.

Noé Rayon est porte-parole du conseil citoyen de Malakoff, l’un des 9 collectifs citoyens de la Ville de Nantes. Il témoigne des enjeux de précarité et d’isolement sur son quartier et du rôle de son conseil pour le mieux vivre quotidien des habitants. En complément, la chargée d’accompagnement des conseils citoyens de la Métropole de Nantes Carmen Camboulas, apporte le point de vue de l’association RésO Villes.

Qu’est-ce que le conseil citoyen de Malakoff ?

Nous sommes un collectif bénévole, officiellement reconnu pour faire le lien entre habitants et institutions, bailleurs, acteurs du quartier. À Nantes, chaque conseil a un fonctionnement différent. Ici, nous avons priorisé 2 axes : se faire connaître car le groupe s’est renouvelé en 2019 et doit encore s’étoffer, et réaliser des actions citoyennes selon les motivations des participants. Nous avons créé un kiosque citoyen : chaque deuxième jeudi du mois, nous allons sur le marché pour rencontrer des habitants, créer du lien et mettre en avant nos actions. Nous avons aussi organisé plusieurs « clean-up walks » (marches pour nettoyer le quartier). Et également démarché les écoles et commerçants du quartier pour trouver des stages de 3ème pour les jeunes du quartier. Chaque habitant volontaire s’implique en fonction des thèmes qu’il souhaite. Moi, je suis notamment intéressé par l’accès de tous à une offre culturelle, en lien avec Cultures du cœur.

Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté les habitants du quartier de Malakoff ?

Il y a eu sur le quartier de grands élans de solidarité, beaucoup de choses faites sur l’aide alimentaire par exemple. Mais la crise a aussi fait des dégâts sur le plan du travail, notamment pendant les confinements. Je pense aujourd’hui surtout que l’urgence, ce sont les personnes isolées qui n’osent plus sortir. Ça n’est pas visible mais ça s’est accentué. Et les personnes isolées identifiées par les agents municipaux pendant la crise ne constituent à mon avis que le haut de l’iceberg. Faire sortir ces personnes de leur isolement demande de créer de la confiance, c’est un travail de fourmi, de longue haleine.

Qu’attendez-vous de ces Assises ?

Moi, je suis une personne de terrain. Je pense donc qu’il faut qu’elles permettent de lancer des actions : les gens en précarité ne sont pas dans la théorie, leur bataille est quotidienne. Si on reste sur des chiffres et dans la théorie, ce sera de l’énergie dépensée pour rien. Mais si ces Assises aboutissent à des actions concrètes, tangibles, là il y aura un vrai bénéfice.


L’association RésO Villes est le Centre de ressources politiques de la ville en Bretagne et Pays de la Loire. Carmen Camboulas y est chargée de l’accompagnement des conseils citoyens de Nantes Métropole.

Quelles sont vos attentes pour ces Assises des nouvelles solidarités ?

Carmen Camboulas : La solidarité est un sujet majeur d’autant plus dans les quartiers populaires où les habitants cumulent des difficultés socio-économiques plus grandes que dans d’autres quartiers de Nantes. Je trouve donc bien que la Ville de Nantes lance une démarche pour prendre le temps de se questionner sur ce thème. Il faut souligner combien les habitants et associations des quartiers populaires ont su s’auto-organiser pendant la crise pour répondre aux besoins : aide alimentaire, lien social… Nous avons prévu de contribuer aux Assises en proposant aux conseils citoyens un temps d’échange sur ce sujet, pour faire remonter une contribution collective sous forme de cahier d’acteurs.

Y-a-t-il un message particulier que vous voudriez porter ?

On demande aux habitants de contribuer, de s’investir, d’être solidaire et la société s’appuie beaucoup sur cette force vive que sont les bénévoles. Ces Assises doivent permettre de s’interroger sur comment on va prendre soin de ce bénévolat, pour qu’il puisse perdurer dans l’avenir. Les Assises doivent aussi être l’occasion d’améliorer les collaborations et le dialogue entre les associations, la collectivité et les collectifs d’habitants plus ou moins informels.

En savoir plus sur les conseils citoyens et RésO villes : https://www.resovilles.com/nos-thematiques/participation-habitants/