La deuxième édition des « lieux à réinventer » s’est clôturée jeudi 20 octobre par l’annonce des neuf projets lauréats qui feront revivre autant de sites proposés par la Ville à l’imagination, aux besoins et aux envies des Nantaises et des Nantais.
Un pigeonnier qui n’a pas abrité d’oiseaux depuis belle lurette, une cage d’escalator… sans escalator, une prairie, une chapelle désacralisée, les arches d’un pont… Dans tous les coins de la ville, des friches, petites ou grandes, en parfait état ou à restaurer, connues, cachées ou oubliées, qui ont perdu leur usage initial ou n’en ont jamais vraiment eu. Autant d’espaces à réinventer, c’est le défi lancé par la Ville de Nantes à ses habitants, dont bon nombre ont répondu : « Chiche ! » Créer un tiers-lieu, recycler des vêtements, offrir du théâtre en extérieur, faire pousser des fleurs, etc. Des amis, des voisins, des associations ou collectifs se sont pris au jeu et ont déposé des projets soumis au vote de leurs concitoyens. Là encore, Nantaises et Nantaises se sont impliqués : pas moins de 12 365 personnes ont donné leur avis, entre le 24 septembre et le 19 octobre, pour départager 23 projets bien tentants.Les lauréats ont été dévoilés ce jeudi 20 octobre dans le pôle Désiré-Colombe, en présence de Johanna Rolland, maire de Nantes, et de Bassem Asseh, premier adjoint en charge du dialogue citoyen. En forme de passage de témoin, ce sont les vainqueurs de la première édition (en 2017), qui ont proclamé le résultat du scrutin.
Étoiles, poésie, solidarité
La chapelle de la Chantrerie abritera un « bar à étoiles » (533 votes) pour contempler le coucher de soleil, les arches de la Motte-Rouge deviendront une « parenthèse enchantée » (588 votes), parcours immersif ponctué de fresques, de messages poétiques… Dans l’ancienne cage d’escalator près des marches des fiertés, sur l’îlot Boucherie, « Dernière main » (1 568 votes) vendra à très petit prix des vêtements d’occasion : « Nous récupérons ceux dont les friperies n’ont pas voulu – dont pourtant des pièces de très bonne qualité. Nous en donnons une grande partie à qui en a besoin et vendons le reste. Nous faisions jusqu’à présent des ventes dans des lieux éphémères. Notre vocation est écologique, sociale et locale », expliquent Audrey, Lucie, Luitzen, Idris et Salomé
Légumes, fleurs, square aménagé
Dans le pigeonnier des Dervallières, Le Pigeon voyageur (430 votes) fera pousser des légumes appréciant l’obscurité : champignons, endives, choux-fleurs, asperges… Dans la vallée du Cens, Prairie fleurie (689 votes) préservera et favorisera la biodiversité, affirment Martine, Marie-Ange, Françoise, Jean et Jacques, piliers du projet : « Nous voulons faire quelque chose de naturel, semer des fleurs avec les écoliers et collégiens du quartier ». Des ponts entre nous (491 votes) investira le square Vertais sur l’île de Nantes, pour y aménager une scène, des jardins, un lieu d’expositions…
Lien social, théâtre, écologie
Au Port-Boyer, le collectif de la Chaufferie (390 votes) créera « un lieu ouvert sur le quartier et l’extérieur » où seront proposées différentes activités : aide à la parentalité, apprentissage des outils numériques, épicerie participative, etc. : « La concurrence n’était pas rude puisque nous étions les seuls à avoir choisi la chaufferie, sourit le représentant du collectif, mais c’est une récompense pour l’énorme travail accompli avec les associations et les habitants du quartier. » Sous le pont de la Tortière, Scène en Erdre (459 votes) veut créer et mettre à disposition une scène sur laquelle les habitantes, habitants et associations pourront proposer des représentations artistiques durant l’été. Enfin, le lieu le plus convoité, la cure du Vieux-Doulon, a été attribué au projet La Cure (3 919 votes) pour y installer un tiers-lieu dédié à la transition écologique.
« Je suis ravi du résultat de l’opération, car les thématiques variées qui ont été choisies correspondent bien à nos priorités pour Nantes : lien social, solidarité, transition écologique, culture. Et la participation est très satisfaisante, puisqu’elle a presque doublé par rapport à la première édition, qui avait suscité environ 7 000 votants », se réjouit Bassem Asseh.