Le Restaurant intergénérationnel de Malville se mobilise pour les solidarités
Avec des images, c’est plus facile de trouver des idées !
Au restaurant intergénérationnel de Malville on vient manger à tarif solidaire, selon ses moyens, participer à des activités et faire connaissance. Le lieu géré par le CCAS de la Ville de Nantes va apporter sa pierre à l’édifice des Assises des nouvelles solidarités avec un cahier d’acteurs. Reportage lors du dernier atelier proposé pour collecter la parole des usagers.
« Je vous propose un atelier créatif autour de la solidarité. On saisit aussi ce moment pour mieux se connaître. A la fin, je vais compiler toutes vos paroles dans un cahier d’acteurs que nous enverrons au grand débat citoyen qu’organise la Ville de Nantes. » Il est 14h30 au restaurant intergénérationnel de Malville et Christine Scudeller-Alao, responsable de l’établissement, propose un troisième et dernier atelier de discussion. Ils sont 7 participants : Armelle, Yveline et Pascal sont des habitués du restaurant, Annie et Sébastien y travaillent, Zoé anime le potager tout proche, Anne travaille à l’Orpan et Sylvie est artiste.
Des images pour trouver de l’inspiration
« Pouvez-vous parler d’un service rendu qui vous a touché ? ». Pour trouver l’inspiration, chacun choisit une image d’illustration. « J’ai pris un Père-Noël, indique Yveline. Quand je vais voir ma maman à l’EHPAD, je passe aussi le bonjour aux autres résidents. Certains sont très seuls. C’est juste un petit bonjour mais dans leurs yeux, c’est comme si c’était Noël. » Autre personne, autre souvenir avec un dégât des eaux chez un voisin : « Il devait aller travailler, il m’a demandé de venir écoper son seau qui se remplissait d’eau. On ne se connaît pas bien mais il m’a laissé ses clés, m’a fait confiance. » Proposer une solution compost à ses voisins, emmener une personne âgée à un concert… on parle de « petits riens » du quotidien mais qui sont essentiels.
Quelles idées pour combattre l’isolement sur le quartier ?
Place désormais aux propositions pour faire reculer l’isolement. Sébastien explique « l’opération tomates » lancée par le restaurant intergénérationnel. Quelques graines, de la « récup’ », un peu de soin et 90 beaux plants de tomates cerises au final, qui sont allés rejoindre les domiciles des habitants. « On agit modestement mais c’est aussi un moyen de créer du lien ». Anne évoque le transport solidaire où des bénévoles accompagnent des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer. On parle d’échanger des lettres avec des personnes inconnues, à l’étranger ou plus proche. Il y a aussi le « repair-café » où l’on apporte son grille-pain en panne mais où l’on vient surtout pour discuter ! « Vous savez que sur le quartier l’association Ping propose un atelier de ce type ? ».
Dans la peau de Cendrillon ou de Kirikou
Dernière étape : « Et si on se mettait dans la peau d’un personnage de fiction : qu’aurait-il fait comme action solidaire ? » Là, il faut vraiment se creuser la tête ! Mais chacun trouve finalement : Pinocchio, l’enfant adopté, propose un dépannage de garde d’enfants par des personnes âgées, Blanche-Neige fait un jardin partagé en proposant de cuisiner ensemble, « La cuisine, ça crée plein d’échanges. » Cendrillon donne des coups de main en ménage et couture aux plus âgés, avant que les aides à domicile ne prennent le relais et Charlie Chaplin organise une projection de cinéma en plein-air sur le quartier. L’atelier touche à sa fin. « Finalement, on a trouvé des idées. C’était plus facile avec une animation et des images ». Reste à tout mettre en forme : ce sera le travail de Christine, avec le concours des habitants fréquentant le restaurant et de Sylvie, artiste solidaire.