Des citoyens reporters à la découverte des lieux de solidarités nantais

Nantes Nantes Métropole, dans Les Grands débats, le 9 juin 2022

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Christine et Delphine visitent la halle aux bagages de l’association Saint-Benoît Labre sous la conduite de Christophe.

Du 7 au 10 juin, 40 lieux de solidarité nantais ouvrent leurs portes au grand public. Dans le cadre des Assises des nouvelles solidarités, 8 citoyens Nantais se sont portés volontaires pour aller découvrir ces lieux. Ces « reporters solidaires » feront le bilan de leurs découvertes lors de l’événement Nantes Solidaires le 11 juin au Solilab, en conclusion de cette semaine de visites.

Il est 10h30 ce mardi matin au Centre socioculturel ACCOORD à Bellevue. Les bénévoles du Marché Alternatif de Bellevue (MAB) sont à pied d’œuvre pour préparer les paniers solidaires qui seront distribués le soir. Au jardin potager, Claire, Dana et Khaddouma sont aussi au travail. « Ce matin, on plante des fleurs et des plantes aromatiques, ça permet de repousser les prédateurs et d’attirer les pollinisateurs sur les légumes, » explique Claire, l’animatrice d’Ecos, association responsable de ce jardin des Paysages nourriciers nantais qui profite aux bénévoles et au MAB en cas de surplus.

Au jardin potager : « Je viens voir ce que font les gens pour améliorer la vie des autres »

Daniella, reporter solidaire, s’est greffée sur le petit groupe. « J’ai démissionné de mon emploi de télétravailleuse et j’ai envie de participer à quelque chose de plus grand que moi, d’œuvrer pour les autres », indique la trentenaire. Quand la Ville de Nantes a proposé à des citoyens de devenir « reporter solidaire » pour visiter des lieux de solidarité nantais, elle a foncé. « C’est une bonne occasion de participer et pourquoi pas trouver une association où m’investir à l’avenir : je viens voir ce que font les gens pour améliorer la vie des autres. » Dana vient de trouver une grosse larve dans la terre. « Soit c’est un hanneton et on le déplace car il mange les racines des légumes, soit une cétoine qui ne pose pas problème », indique Claire. Vérification faite le hanneton va être déplacé ! Daniella jardine aux côtés des deux bénévoles : « Dans ce jardin, je plante mes soucis dans la terre, c’est grâce à ça que je tiens le coup » lui confie Dana, entre un plan de courgette et de basilic.

A l’espace Agnès Varda : « C’est un monde que je connais peu »

Il est midi à l’espace Agnès Varda. Le lieu solidaire municipal combine restaurant social et bains-douches et vient de fêter ses 2 ans. Sarah vient rencontrer Laurence, la responsable des lieux. « Le social, c’est un monde que je connais peu car je travaille dans le domaine de l’eau, » indique la jeune reporter solidaire. Après la salle de restauration, Sarah suit Laurence à l’étage des bains douches. « Ici, on propose un service de douches et de lingerie 6 jours sur 7. On a aussi la permanence d’une infirmière, de l’association AIDES, de la vaccination du CHU et d’une socio-esthéticienne, » précise la responsable. Sarah a beaucoup de questions : « Est-ce que les personnes se sentent bien ici ? Est-ce qu’il y a de l’espoir pour les SDF, j’ai l’impression qu’ils restent toujours à la rue ? » La visite se termine, Sarah doit rejoindre son travail : « J’ai vraiment l’impression que pour un lieu ouvert il y a 2 ans, ils font vraiment beaucoup de choses ».

A la Halle aux bagages : « Ils sont vraiment accueillants ici ! »

Christine est déjà en pleine interview quand arrive Delphine, sa collègue reporter solidaire, à la Halle aux Bagages de l’association Saint-Benoît Labre. « Notre bagagerie ouvre tous les après-midi du mardi au vendredi, chacun peut y déposer jusqu’à 3 bagages et venir aussi souvent qu’il veut, » explique Christophe, le responsable du site. Il y a aussi deux cabines pour se changer, une table à repasser et un ordinateur à disposition. « Bonjour Christophe Mahé », plaisante un usager. Il vient récupérer ses derniers effets : il a trouvé un logement pérenne et n’a plus besoin du service. « Nos interlocuteurs connaissent bien les déposants, ils les accueillent chaleureusement en plaisantant avec eux », note Christine sur sa feuille d’enquête. « Ma belle-fille, qui s’inquiétait pour moi, m’a proposé de devenir reporter solidaire. Je n’ai jamais été bénévole, ce tour d’horizon va me permettre de choisir un lieu où m’engager, » témoigne la jeune retraitée. Delphine, trentenaire, est elle très engagée. « Si j’étais rentière, je serais bénévole à temps plein mais il faut bien gagner de l’argent aussi pour vivre ! Je vais surtout faire des visites dans mon quartier. » La bagagerie doit traduire un document en anglais, Delphine se propose : « Je vous fais ça d’ici la fin de semaine ».

Un bilan des visites samedi à Nantes Solidaires

Le groupe WhatsApp des 8 reporters solidaires nantais commence à s’activer : « Une première rencontre qui donne la banane », indique Marion, partie à la rencontre de La Sauge à la ferme urbaine de L’agronaute. Il reste encore plusieurs visites avant que le petit groupe ne se retrouve samedi matin à Nantes Solidaires au Solilab. Ils échangeront sur leurs découvertes et les rencontres humaines qu’ils ont faites. Nul doute qu’ils en repartiront enrichis. Avec pour certains l’idée de s’engager dans les solidarités locales.

En pratique : Au delà des « reporters solidaires », les lieux solidaires sont ouverts à tous les Nantais. Certaines activités sont sur inscription préalable. Le programme complet des portes ouvertes des solidarités