Cycle 2 du dialogue citoyen sur Pirmil-les-Isles : le travail des ateliers continue de nourrir la réflexion des élus en imaginant les modes de vie et les modes de faire de demain.

Nantes Nantes Métropole, le 14 février 2023

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Le 31 janvier, les participants des ateliers citoyens dans le cadre du projet urbain Pirmil-Les Isles ont présenté aux élus de Nantes Métropole, Ville de Nantes et Ville de Rezé leurs préconisations sur les usages de la Halle, avec en creux la prise en compte des enjeux de gestion des déchets, de gestion partagée et de convivialité. Cette rencontre au Foyer Bonne Garde a permis de partager les possibles sur la base de 2 nouvelles questions travaillées cet automne avec l’agence de design général Vraiment Vraiment.

Le 2e cycle de concertation s’est tenu d’octobre à novembre 2022. Les ateliers ont permis de pousser la réflexion collective sur les usages de la Halle, imaginée lors du 1er cycle de dialogue citoyen, et les solutions pour tenir demain l’ambition d’un quartier bas-déchet. Les ateliers ont organisé le dialogue autour de ces deux questions :

  • question 6 : “Habitant, travailleur, étudiant ou passant du quartier, qu’est-ce que la Halle me permet de faire ?” (2 ateliers, 15 citoyens)
  • question 7 : “Qu’est-ce qui est mis en place pour que diminuer et retraiter mes déchets ne soit plus un choix militant ?” (3 ateliers, 32 citoyens)


C’est pour rendre compte des préconisations des citoyens issues des premiers ateliers du 2e cycle de concertation que s’est tenue cette rencontre le 31 janvier. Des représentants des groupes de travail ont pris tour à tour la parole pendant la rencontre pouret des préconisations qui en ont découlé.

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Les élus ont salué le travail citoyen et rappelé l’importance du dialogue à ce stade du projet

Thomas Quéro, élu Ville de Nantes en charge de l’urbanisme durable et des projets urbains et Martine Métayer, élue Ville de Rezé en charge de l’aménagement, les mobilités, le logement et l’habitat, ont salué l’investissement des citoyens dans ce travail de projection, en tant que futurs usagers, habitants, travailleurs, ou riverains de Pirmil-Les Isles. “Dans cette phase de conception, on a besoin de vos retours pour nous aider à mieux concevoir et adapter les deux projets de Nantes et de Rezé. “ a souligné Thomas Quéro.
“Cette grande Halle sur laquelle vous avez réfléchi est déjà issue de la concertation. Ce n’était pas prévu dans le projet initial et, comme quoi, en effet, ces ateliers nourrissent toute la réflexion et la manière dont on construit la ville aujourd’hui. Tout ça viendra certainement alimenter le Grand Débat sur la Fabrique de la ville qui se profile dans les mois à venir
” a quant à elle ajouté Martine Métayer.


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Les enjeux de gouvernance et de programmation pour la future halle

Lors de la restitution, les participants ont fait la synthèse de leurs échanges et préconisations :

  • La première attente exprimée est celle d’une gestion tripartite par 3 acteurs primordiaux : un régisseur garant de la sécurité, une commission d’association d’entreprises et de collectifs garants de l’animation du lieu et enfin un conseil d’habitants pour sa programmation concertée. L’atelier fait référence à La Générale du nouveau quartier de la Caserne Mellinet comme fonctionnement inspirant pour la Halle.
  • Les citoyens ont exprimé l’envie d’un lieu privilégié pour les pratiques culturelles et sportives émergentes (roller derby, polo bike, etc.) Une polyvalence qui implique, dès la conception, de prévoir un revêtement adapté à toutes les activités. L’atelier propose mais interroge également : “Comment prioriser et mutualiser les équipements ? Comment garantir une logistique fluide ? Qui est responsable du lieu ?”
  • Dans les propositions citoyennes exposées on découvre des fonctions imaginées pour la Halle : un café-bar-bocalerie ; une conciergerie avec pignon sur rue ; un lieu de pratiques sportives et culturelles émergentes ; des marchés réguliers…
  • Pour animer le lieu et le quartier, l’accent est mis sur le vivier de producteurs et d’acteurs locaux qui permettront de faire vivre un café bar local, une cantine, une épicerie vrac solidaire, des marchés hebdomadaires… Et une question est posée : “Comment faire pour soutenir les économies très fragiles de ces acteurs ?” D’autres interrogations émergent : “Est-ce que la Halle va être tout le temps ouverte ?”, “Il faut du monde pour gérer un lieu comme celui-là…”, “Ça soulève beaucoup de questions pour lesquelles on n’a pas encore les réponses…”.


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“Il y a beaucoup de projets. Il faudra faire des choix pour cet équipement qui ne pourra pas tout accueillir. Une maturation est nécessaire… Il nous faudra bien regarder les scénarii que vous avez imaginés” a souligné Martine Métayer “Quelle part des usages relève de l’auto-organisation des habitants ? Ça se réfléchit “ a ajouté Thomas Quéro.

Pour conclure ces échanges, Céline Recknagel de Nantes Métropole Aménagement, a apporté aux citoyens une première réponse sur le “comment” sera travaillé le projet de la Halle :“Un assistant à maîtrise d’ouvrage nous accompagnera sur la structuration de l’ASL (Association Syndicale Libre) de quartier et sur le travail de croisement entre une première interprétation architecturale, les idées citoyennes, la réalité économique, le modèle de gestion, que nous allons devoir mener dans la finesse… avec des choix qui devront nécessairement être faits pour rester dans l’idée originelle d’un équipement “simple”.

Au delà de la sensibilisation, des enjeux de massifications des dispositifs pour mieux gérer les déchets

  • Le premier enjeu identifié par les citoyens ? Le changement de comportement pour allonger la durée de vie des objets et réduire drastiquement le gaspillage. Dans une logique du déchet évité, il leur apparaît essentiel de “favoriser la consigne et le réemploi, et de multiplier les solutions pour réparer les équipements”. Ils interpellent également les élus sur “la nécessité d’un grand magasin du réemploi et sur comment les collectivités peuvent garantir des espaces de collecte d’objets et de matériaux à destination du réemploi.”. “L’auto-réparation et la réparation doivent être encouragés et facilités par un ensemble de services et d’équipements adaptés.”
  • Le deuxième enjeu majeur est de s’attaquer à la “revalorisation des déchets ménagers résiduels, en particulier organiques, grâce au compostage”. Une pratique collective qui doit favoriser le lien social entre les habitants et que le lien social doit aussi favoriser en regard ! L’objectif est de « baisser de 20% les déchets ménagers.”
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La sensibilisation et la mobilisation des habitants, des écoles, des commerces, des entreprises, des associations pour adopter ces nouveaux modes de vie en commun apparaissent essentiels… tout comme la conception d’infrastructures, et de “modes de faire la ville, les logements, les espaces publics et les équipements » pour permettre l’adoption et la pérennité de ces modes de vie. Des exemples sont donnés par les participants : “positionner des collecteurs dans des endroits stratégiques au niveau des immeubles, des espaces publics….”, “prévoir un bac dans la cuisine dès la conception du bâtiment”, “prévoir dans le cahier des charges des commerces un service de consigne”

À Rezé, nous avons déjà anticipé la gestion et la récupération des déchets alimentaires, avec la cuisine centrale notamment, pour venir enrichir la terre destinée à l’aménagement des espaces publics, plutôt que de faire venir de la terre végétale. “ a expliqué Martine Métayer

Des interrogations sont posées et invitent à poursuivre la réflexion : “Il y a aussi une idée qu’on pourra développer c’est l’idée du partage : partager des outils par exemple…”, “Comment les acteurs associatifs vont-ils réussir à se fédérer ?”, “Qui va piloter ?”, “Il faut favoriser au maximum l’émergence d’un fonctionnement collectif mais on ne fera pas à la place des habitants ! Il y a à réfléchir pour rendre ça le plus convivial possible…”, “C’est important de venir porter ses déchets, si on ne fait pas ça on reste chacun dans son individualité…”.

Les propositions issues de l’atelier traduisent l’envie de réunir les habitants autour des lieux et des moments du compostage – sujet phare de cette question 7 – et de la consigne : fête du compost ; service de collecte des bio-déchets à domicile ; aménagements conviviaux aux abords des composteurs… Elles expriment toutes le besoin de faciliter et de tous partager les bonnes pratiques, avant le bac de tri, de la cuisine à la consigne et de la cuisine au composteur : bacs de tri intégrés dans les cuisines ; casiers à contenants ; points d’apport volontaire. Elles éclairent enfin, bien sûr, la nécessité de sensibiliser et d’accompagner les habitants sur ce chemin bas-déchet : visite aux nouveaux habitants ; ateliers de formation au compostage ; ateliers de sensibilisation à l’anti-gaspillage…

Découvrez l’intégralité des propositions citoyennes détaillées dans les 2 livrets en lien :

Prochain volet à venir pour la concertation : un travail spécifique avec les commerçants de Pirmil et de Rezé sur les questions notamment de bas-déchet.

Le dialogue se poursuit en 2023 !

La troisième question de ce 2e cycle de concertation portera sur la vie quotidienne dans la « ville-nature » et fera l’objet d’un atelier le 03 juin 2023 labellisé Grand débat « Fabrique de nos villes. Ensemble, inventons la vie de demain : « Comment se préparer à vivre avec la nature dans le futur quartier ? Quels sont les moyens et les modes de cette cohabitation au quotidien ? »


© Crédit photo – Guillaume Satre / VV.