Convention citoyenne : « Cet avis citoyen doit devenir un petit guide où l’on va régulièrement puiser »
Christelle Scuotto est vice-présidente au dialogue citoyen de Nantes Métropole et maire des Sorinières. A l’heure où les élu.e.s métropolitains instruisent l’avis de la convention citoyenne de Nantes sur l’après covid pour apporter une réponse le 7 juillet prochain, nous l’avons questionnée sur les coulisses de ce travail en cours.
Comment avez-vous accueilli les vécus et les aspirations des 80 citoyen.ne.s ?
Christelle Scuotto : « Leur travail est un vrai trésor ! Chaque élu, quel que soit son mandat, peut y trouver de l’inspiration. En plus, cet avis n’est pas déconnecté de la réalité, il est totalement réalisable. En ce qui me concerne, en tant que vice-présidente au dialogue citoyen, c’est une vraie chance d’avoir une telle démarche en début de mandat ! J’ai notamment beaucoup aimé les deux visions à 2026 : rêvée ou cauchemardesque. On se rend compte qu’il suffit de peu de choses pour basculer d’un côté à l’autre. A nous élus de faire maintenant pencher la balance du bon côté ! »
Depuis la mi-mars, vous êtes passé.e.s à l’instruction de l’avis. Comment ça se déroule ?
CS : « Cet avis, nous l’attendions tous avec impatience car le principe de la convention avait été voté à l’unanimité en octobre 2020. Pour nous élus, il y a eu un premier temps fort en atelier le 6 avril. Tous les vice-présidents et conseillers communautaires délégués étaient réunis en visio-conférence avec une animation collective, comme les citoyens l’avaient fait. J’ai senti un vrai intérêt de la part de mes collègues élus avec, en même temps, l’inquiétude de devoir donner une réponse dans un délai si court vu l’ampleur des sujets abordés. Heureusement, les services avaient travaillé en amont et décortiqué l’avis pour nous faciliter la tâche. Puis, chaque vice-président a ensuite travaillé avec ses services pour affiner des propositions. Ce que je trouve particulièrement intéressant, c’est qu’on travaille tous en synergie, en transversalité, pour produire une réponse solide à la hauteur des enjeux. »
Quelles réponses allez-vous apporter aux citoyen.ne.s le 7 juillet ?
CS : « Vu l’ampleur des questions soulevées par l’avis, on ne peut pas répondre à tout en 3 mois. Alors, le 7 juillet, c’est une première étape où l’on va déjà dire ce sur quoi on agit déjà – qui peut ne pas être assez connu ou pas suffisamment développé – les priorités dont on veut se saisir tout de suite et ce sur quoi on a besoin d’un temps de travail plus long avec les citoyens. Ce que l’on va dire aux citoyens, il faut aussi être capable de le tenir : ils nous ont parlé d’un baromètre qui permettre de rendre compte, d’évaluer. Nous allons donc leur proposer une formule pour le droit de suite. »
Comment traiter les sujets sur lesquels Nantes Métropole n’a pas directement la main ?
CS : « Pour ce qui concerne les communes, chaque maire peut s’en saisir. Nous pouvons aussi y réfléchir à 2, 3 ou 4 communes : on travaille beaucoup en mutualisation aujourd’hui sur nos bassins de vie quotidienne. Au delà des communes, je pense qu’il ne faut pas se priver de faire la publicité de cet avis et de ce qu’on en a appris, auprès du Conseil départemental, de la région et même de l’État s’il faut faire évoluer des lois. »
Cet avis va-t-il changer la manière de travailler à l’avenir des élu.e.s ?
CS : « Il y a eu une vraie rencontre entre les élus et le panel citoyen. Pendant la convention, nous avons par exemple réuni un groupe miroir : on se parlait en proximité, dans une écoute simple, sur des sujets du quotidien. Le 11 mars, à la remise de l’avis, on s’est parlé la même langue : l’ambiance était à la fois touchante mais aussi pesante car les citoyens nous ont bien dit « Ne nous décevez pas ! ». Donc oui, je pense que cette convention va changer des choses. Depuis, il n’y a pas une réunion d’élus où on ne parle pas convention : l’avis citoyen a rejoint la frise des différents pactes métropolitains, au même titre que le pacte financier. C’est une vraie nouveauté.
Au fur et à mesure de notre avancée, cet avis citoyen va nous nourrir tout au long du mandat. Je pense qu’il doit être un petit guide où l’on doit aller puiser régulièrement et ne jamais oublier ce qu’on s’était dit en 2020–2021, entre citoyens et élus, en pleine crise Covid 19. »
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Christelle Scuotto est maire des Sorinières et vice-présidente au dialogue citoyen.
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