Assises des solidarités : « Renforçons les moyens mis sur l’éducation et la santé en direction des jeunes »

Nantes Nantes Métropole, le 30 mai 2022

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Au Lien, l’UDAF reçoit, conseille et oriente toutes les familles.

Avec 26 000 adhérents, l’Union départementale des associations familiales (UDAF) de Loire-Atlantique fédère 101 associations et mouvements familiaux. Dominique Laperrière, sa secrétaire générale, nous explique l’engagement de l’association pour représenter toutes les familles dans les diverses institutions et développer des projets locaux de soutien des familles au quotidien. L’UDAF espère que les Assises des nouvelles solidarités faciliteront demain l’engagement associatif.

Pouvez-vous nous présenter l’action de votre association ?

Nous sommes une institution à deux têtes. D’un côté, nous représentons les familles dans diverses institutions : Caisse primaire d’assurance maladie, Caisse d’allocations familiales, comité de ligne SNCF… Nous accompagnons 2600 personnes sur la Loire-Atlantique concernées par des mesures juridiques : protection juridique des majeurs, soutien social et familial dans le cadre de mesures judiciaires ou du conseil départemental, espace de rencontre enfant-parent… Par ailleurs, nous fédérons une centaine d’associations et de mouvements familiaux (Confédération syndicale des familles, Familles de France…) pour développer des projets locaux de soutien des familles au quotidien. A Nantes, nous avons crée et gérons le Lien, un lieu d’information, d’écoute et d’orientation ouvert à tous. Nous avons créé une plateforme téléphonique d’information et de soutien aux aidants familiaux. Enfin, nous développons des programmes de logement inclusif accompagnés : « famille gouvernante » à destination des personnes en situation de handicap et depuis fin 2021, AJILE (Autonomie jeunesse insertion logement emplois) pour les jeunes ayant eu un parcours Aide sociale à l’enfance.

Quel impact a eu la crise sanitaire sur les personnes que vous accompagnez ?

On a vu arriver de nouveaux publics en difficulté financière : des actifs en fin de vie professionnelle n’ayant que les minima sociaux à 2–3 ans de leur retraite, mais aussi des jeunes qui démarrent dans la vie avec de très faibles revenus. La crise COVID a fait resurgir combien cela peut être dramatique quand on n’a pas de réseau de solidarité familiale : c’est le cas des jeunes sortant de la protection de l’enfance sans filet de secours. Les associations notent aussi une baisse de l’engagement traditionnel. Sur notre activité de Lire et faire lire où nous mobilisons des plus de 60 ans, nous constatons un recul certain du nombre de bénévoles. L’engagement se modifie aussi structurellement : le bénévole « d’hier » partait d’un intérêt personnel qui devenait intérêt général et où il s’engageait. Aujourd’hui, on s’engage plus ponctuellement, dans plusieurs associations, c’est une mutation forte pour nous.

Qu’attendez-vous des Assises des nouvelles solidarités ?

Nous avons réuni nos adhérents pour établir un cahier d’acteurs. Nous avons surtout parlé de l’évolution de l’engagement et de l’accompagnement des associations par les collectivités locales. On est aujourd’hui dans une logique généralisée d’appels à projets. C’est une vraie dérive et la charge est devenue très lourde pour les bénévoles qui doivent répondre à ces appels à projets afin de trouver des financements. Nous invitons les collectivités à considérer les subventions aux associations comme un investissement social et nous soutenir simplement comme acteur de l’attractivité territoriale. J’espère que les Assises permettront de faire remonter cette problématique.

Souhaitez-vous porter un message particulier dans le cadre de ces Assises ?

Projection démographique oblige, on parle beaucoup des personnes vieillissantes. Mais la crise covid a fortement impacte les familles et surtout les jeunes : impact sur leur santé mentale, difficultés à se projeter… Il faut mettre beaucoup plus de moyens sur l’éducation et la santé : la cité doit se mobiliser pour accompagner les jeunes à prendre leur vie en main et les guider pour aller en confiance vers l’autonomie, tout en intégrant les enjeux de mixité et d’égalité filles-garçons.

En savoir plus : http://www.udaf44.fr/