Assises des solidarités : les citoyens débattent de l’engagement solidaire
Visite de jardins partagés situés quartier de la Boissière
Samedi 12 mars, 30 citoyens nantais se sont réunis pour débattre de l’engagement solidaire dans le cadre des Assises des nouvelles solidarités. Qu’est-ce que donner, recevoir ou rendre ? D’ici la fin mai, ils vont en discuter et proposer des moyens pour amplifier l’engagement solidaire à Nantes. Retour sur la première journée d’échanges.
Dans la cour du centre socio-culturel du Martray, c’est la pause du midi. Quelques tables installées sous un beau soleil, et les échanges sont déjà nourris. Les citoyens ne se connaissent que depuis quelques heures, mais il y a déjà de la connivence entre eux, de l’humour même. Il faut dire que certains ont déjà mis la main à la patte dans le jardin d’une habitante du quartier de la Boissière. Forcément, ça crée des liens !
Une matinée de découverte d’expériences solidaires
Après avoir pris connaissance du mandat qui leur était confié par les élus nantais (voir encadré), les citoyens ont exploré des lieux et expériences de solidarité nantais. Un groupe est resté sur place pour discuter avec Yasmina Cappato, fondatrice de l’association socio-culturelle Vivre Libre 44 sur le quartier du Breil. Un second a découvert les 5 Ponts, le village solidaire de l’association des Eaux-Vives sur l’Île de Nantes. Le troisième a rendu visite à la cantine coopérative de la Cocotte solidaire sur l’Île de Versailles, avant d’aller à la rencontre de Sylvie qui a créé un jardin en pied d’immeuble sur le quartier de la Boissière. Quatre expériences de solidarité différentes, à des échelles variées, nées d’initiatives citoyennes ou institutionnelles et avec des destins variables : « L’idée, c’est d’analyser ensemble ce qui fonctionne bien ou moins bien, de dire si chaque cadre favorise ou pas l’engagement solidaire, » souligne l’une des animatrices de l’atelier.
Un temps d’échange sur le don
Les citoyens ont aussi partagé sur des notions. « Selon vous, c’était quoi donner hier, aujourd’hui, ou demain ? » Hier, « il y avait moins d’injustice, c’était moins inégalitaire », témoigne une participante. « Moi, j’ai plutôt l’impression que la solidarité a changé de forme, mais qu’elle n’a pas diminué », note une autre. Aujourd’hui, « trop de gens voient et n’agissent pas" pense un autre. « L’engagement commence à me prendre trop de temps, c’est trop de pression, ça m’oppresse », s’alarme une autre. »Les bénévoles sont là pour éclairer sur la situation mais il faut aussi que les organisateurs de la cité prennent le relais comme la famille ne le fait plus". Et demain ? « Je suis plutôt pessimiste », indique un participant. « Au contraire, moi je trouve réconfortant de voir que les jeunes sont hyper impliqués, c’est porteur d’espoir », insiste une autre. « Pour moi, l’avenir c’est une carte blanche : c’est à nous de faire le projet et de créer cet avenir ! ». Et le plus âgé souligne en guise de conclusion : « Finalement, on n’est pas si pessimistes que ça, vous ne trouvez pas ? Allez, on pourrait s’applaudir ?! » En atelier citoyen, on travaille sérieusement, mais toujours dans la bonne humeur !
Présentation de la démarche auprès des citoyens par Abbassia Hakem
30 citoyens nantais aux profils variés
Le groupe citoyen engagement compte 30 participants, tirées au sort et volontaires parmi les personnes questionnés lors de l’enquête « Inégalités, solidarités et engagement » menée par l’institut TMO, représentant une diversité sociologique et un rapport différent à l’engagement (bénévoles, non engagés…). « Si on est là, c’est qu’on a tous un élan solidaire je pense », témoigne une citoyenne. Pour la majorité des participants, c’est une première occasion de dialogue en direct avec la Ville de Nantes."J’ai tellement reçu des associations quand je suis arrivée à Nantes que maintenant je veux rendre à mon tour," précise une citoyenne. « Dans ma vie étudiante, je ne suis pas souvent sollicitée pour donner mon avis alors quand l’occasion se présente, il faut absolument y aller ! », se réjouit une autre.
Un mandat confié par les élus nantais
Accompagnés par deux sociologues et un designer, l’atelier citoyen engagement va se réunir jusqu’à la fin mai pour produire un avis citoyen sur la question de l’engagement solidaire. « Pourquoi s’engage-t-on ? Qu’est-ce qui motive l’engagement ? A l’inverse, qu’est ce qui le freine ou le bloque ? Comment l’encourager ?, ce sont les questions que nous leur avons posé », indique Bassem Asseh, premier adjoint au dialogue citoyen. « Les analyses et les préconisations de cet atelier seront l’un des maillons des Assises des nouvelles solidarités, ajoute Abbassia Hakem, adjointe aux solidarités et à l’inclusion sociale. C’est important de diversifier les formes de concertation : chacun à sa part à jouer dans les solidarités nantaises ».