Assises des solidarités : « Chaque personne accompagnée doit pouvoir aider à son tour, c’est essentiel. »

Nantes Nantes Métropole, le 29 avril 2022

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Le soutien scolaire est l’une des nombreuses propositions de l’ACMNN

Abdeljalil Nachaoui est le président de l’Association culturelle musulmane de Nantes Nord (ACMNN), Zouhier Tal en est le trésorier. Leur association tient une place importante sur le quartier de Nantes Nord où elle fédère 400 adhérents usagers dont la majorité est d’origine étrangère. L’insertion sociale dans la ville est au cœur de son action pour que chacun devienne citoyen à part entière de la cité. Avec un objectif : que chaque personne accompagnée puisse à son tour aider et valoriser ses savoir-faire.

Qu’est-ce que l’Association culturelle musulmane de Nantes Nord (ACMNN) ?

Créée en 1992 à l’initiative de pères de familles de Nantes Nord, l’ACMNN vise à mieux impliquer et accompagner les populations issues de l’immigration. Nous sommes une association laïque, ouverte à tous, avec des activités autour de 3 grands axes : la réussite éducative, l’aide aux publics les plus vulnérables et une offre sportive. Que ce soit pour le soutien scolaire ou les ateliers socio-linguistiques d’apprentissage du français pour les adultes, nous privilégions toujours une approche qui combine apprentissages, ouverture culturelle et scientifique, découverte de la ville, des activités qui y sont proposées, des musées… pour que chacun devienne citoyen à part entière. Toutes nos activités ont une visée solidaire et sont proposées à titre gratuit ou avec une participation symbolique.

Comment votre association a-t-elle vécu la crise sanitaire ?

Comme nous n’avons jamais arrêté nos activités pendant les confinements, nous avons gardé une dynamique associative et même récupéré de nouveaux bénévoles. Par contre, la crise a amplifié les difficultés sur le quartier. Avant, nous organisions des repas conviviaux réguliers, nous avons évolué au profit d’une véritable aide alimentaire en constatant notamment les difficultés à se nourrir pour les étudiants. Nous avons été jusqu’à 125 repas par jour au plus fort, en desservant aussi des centres de réfugiés sur Nantes et Saint-Herblain. Aujourd’hui encore, 130 personnes sont inscrites à notre aide alimentaire et nous distribuons 50 repas chauds, 2 à 3 fois par semaine. La crise a aussi amplifié la fracture numérique et le besoin d’être aidé au plan administratif. Nos permanences administratives et services d’écrivain public pour rédiger des courriers aux administrations ne désemplissent pas.

Avez-vous un message, une proposition à porter plus particulièrement pour ces Assises ?

Chez nous, toutes les activités sont interconnectées. Du coup, toute personne qui est aidée à un moment peut ensuite apporter son aide en fonction de ses compétences. Parmi les étudiants à qui nous avons apporté de l’aide alimentaire, plusieurs donnent aujourd’hui un coup de main en soutien scolaire. Des mamans qui profitent des cours de remise en forme peuvent aussi confectionner des repas. Des joueurs de l’équipe de futsal peuvent animer des ateliers futsal à destination des enfants. Faire que chaque personne aidée puisse à son tour aider est essentiel pour la valoriser en tant qu’acteur de la cité.