Assises des nouvelles solidarités : top départ !
Les Rencontres de la médiation, organisées ce mercredi 26 janvier à la Manufacture des tabacs, ont marqué le top départ des Assises des nouvelles solidarités. Plus de 250 participants du monde associatif et de collectifs sont venus s’informer sur la démarche et repérer des outils pour contribuer au débat citoyen. Objectif : mieux lutter ensemble contre la précarité et l’isolement.
En ce mois de janvier, la grisaille et le froid n’ont pas rebuté quelque 150 bénévoles et responsables associatifs venus rejoindre les locaux de la Manu. 120 autres ont suivi les échanges à distance, en visioconférence. Alternant temps forts de présentation et kiosques d’informations pratiques pour savoir « Comment participer ? », ces Rencontres de la médiation ont intéressé le monde associatif qui va se mobiliser durant les 120 jours de ces Assises des nouvelles solidarités.
Créer des espaces de croisements pour mieux lutter contre la précarité et l’isolement
En ouverture, Bassem Asseh, premier adjoint en charge du dialogue citoyen, a rappelé les enjeux de ces Assises : « Dresser des constats, proposer des idées nouvelles, pour ensuite ajuster nos choix de politiques publiques. Il s’agit aussi de donner la parole en direct à ceux qui vivent les situations de précarité ou d’isolement. À plusieurs, nous serons probablement meilleurs, plus efficaces. » Même si Nantes connaît une longue tradition de solidarité, la crise sanitaire a obligé tous les acteurs à adapter leurs formes d’intervention.« On fait face à un creusement des inégalités, souligne Abbassia Hakem, adjointe aux solidarités et à l’inclusion sociale. 17% des nantais vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, les situations d’isolement augmentent, la société se fragmente. Mais avec votre engagement et le nôtre, nous allons prouver qu’il n’y a pas de fatalisme. Ces Assises sont là pour créer des espaces de croisement entre acteurs et aboutir, dès 2023, à un plan d’actions en faveur des solidarités. »
Des acteurs motivés par le partage d’expériences
Dans les allées des kiosques d’information, les réactions sont unanimes. « Nous sommes des professionnels de l’animation et nous menons des actions pour des publics fragiles : on a donc et les compétences et les publics cibles qui vont pouvoir s’exprimer, note la responsable d’un accueil de jour de jeunes exilés du CEMEA. Ça va aussi être très enrichissant de faire équipe avec d’autres associations." Même point de vue pour deux représentants de l’Ordre de Malte : »C’est le partage d’expériences qui va être intéressant." "L’intérêt de beaucoup de nouveaux projets nés de la crise, c’est qu’on les travaille à plusieurs, souligne un représentant de Saint Benoît Labre. On vient par exemple de lancer un camion mobile de cuisine pour les familles précaires vivant à l’hôtel. On le propose en partenariat entre les Eaux-Vives, le Diaconat protestant et le Secours catholique."
Des acteurs qui veulent aussi interpeller les pouvoirs publics
Si tous les acteurs solidaires font part de leur intérêt pour ces Assises, aucun n’oublie le contexte compliqué de l’action en faveur des plus précaires. « On ne peut pas indéfiniment compter sur la bonne volonté des acteurs associatifs, souligne une bénévole. Il faut que cette démarche permette aussi d’interpeller au plan national. » Même inquiétude concernant les conditions de travail des salariés des associations, des employés des EHPAD : « S’il n’y a pas de budgets suffisants pour les payer, plus personne ne voudra faire ce travail, » note une participante. « Et quid de l’échelle métropolitaine ? », ajoute un autre. Conclusion par Robin Salecroix, adjoint à la grande précarité : « La solidarité, ce sont plein de sujets que nous allons dérouler tout au long de ces Assises. Et nous n’oublierons pas en effet d’interpeller à tous les échelons, à commencer par nos parlementaires. »