Assises des nouvelles solidarités : « Ici, on vient coudre et tricoter, mais aussi rencontrer des gens et trouver une oreille attentive »
A Arlène, couture et tricot sont des supports de réinsertion sociale et d’échange.
Anne-Françoise Ménager et Tifenn Marjolet animent les ateliers couture et tricot de l’association d’insertion Arlène sur le quartier de Bellevue. Ensemble avec les adhérentes, elles évoquent la place originale de leur association : un lieu d’insertion sociale et professionnelle où l’on reprend confiance. Mais aussi un lieu d’écoute et de soutien où chacune apporte à l’autre. Mieux faire connaître ces associations de quartier et soutenir leur mise en réseau serait, selon elles, un moyen de lutter efficacement contre l’isolement et la précarité, pour plus de solidarité.
Qu’est-ce qu’Arlène ?
Nous organisons chaque semaine 4 ateliers de couture et tricot ainsi que des sorties. Pour certaines femmes, c’est une étape dans leur réinsertion professionnelle. Pour d’autres qui ne travaillent pas, un lieu d’insertion sociale. La couture et le tricot sont des supports : à Arlène, on rencontre surtout des gens, on échange, on sort de son cocon, on retrouve de l’énergie plutôt que de rester seule chez soi. Chacune reste le temps dont elle a besoin : certaines ne passent que quelques mois, d’autres sont là depuis plus longtemps. Faire soi-même permet de prendre confiance en soi, de se découvrir des talents et d’économiser parfois un peu d’argent, grâce aux dons de laine et tissus reçus par l’association. On peut aussi participer à un atelier d’apprentissage du français, ou être aidé pour les démarches administratives, de plus en plus numériques. Et on partage toujours autour d’une pause conviviale ! C’est un lieu de confiance, un lieu d’écoute.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre association ?
L’accueil de groupe s’est arrêté, nous avons alors fait de l’accueil individuel et des balades en extérieur. Nous avons aussi poursuivi certains projets collectifs menés avec d’autres associations. Nous avons alors distribué de petits kits à réaliser chez soi. C’est comme ça que nous avons réalisé par morceaux une fresque sur le thème de la nature. Elle sera bientôt reproduite sur le soubassement d’un bâtiment de logements sociaux proche de notre immeuble. C’était aussi le cas de la signalétique des associations du quartier, que nous avons réalisée en kits durant cette période Covid, les adhérentes peuvent désormais voir leurs créations sur l’espace public. Aujourd’hui, nous continuons à limiter la jauge de nos ateliers. Les adhérentes ne peuvent venir qu’une fois par semaine : elles y tiennent d’autant plus et ne ratent jamais leur tour !
Qu’attendez-vous de ces Assises ?
Des femmes isolées passent à côté de notre offre car elles n’ont tout simplement pas l’information. Il faut donc poursuivre et renforcer les échanges avec les partenaires sociaux (CCAS, Espaces départementaux de la solidarité…) et associatifs dans le cadre de la lutte contre l’isolement. Renforcer l’interconnaissance est essentiel. Comment mieux se faire connaître ? Comment faciliter aussi les projets collectifs entre associations de différents quartiers ? Voilà quelques-unes des pistes de réflexion pour ces Assises des nouvelles solidarités.