Accessibilité du busway : ce que l’on apprend grâce aux usagères et usagers

Dialogue Citoyen, dans Mobilité, déplacements, le 14 novembre 2025

Pour améliorer en continu l’accessibilité du busway, Nantes Métropole et la Semitan mènent des tests en conditions réelles. L’idée est simple : pour savoir si une rampe fonctionne, il faut demander l’avis de celles et ceux qui ont besoin de l’utiliser.

Le 12 novembre dernier, des membres de la Commission Métropolitaine de l’Accessibilité Universelle (CMAU) et du Conseil Nantais de l’Accessibilité Universelle (CNAU), deux instances de gouvernance ouverte rassemblant des actrices et acteurs du handicap et de l’accessibilité universelle, ont été invités à tester et comparer deux versions de rampes du busway : la rampe actuelle de la ligne 4 et un prototype modifié. Avec un objectif : identifier les améliorations nécessaires pour en permettre un usage au plus près des besoins. Parmi les participantes et participants, étaient présentes les associations Orea, Avançons Ansemble, AFM Téléthon et Handi’ArtMix.

À terme, si le prototype s’avère plus confortable et suffisamment fiable, il pourra être déployé sur l’ensemble des véhicules de la ligne 4.

Ces tests permettent d’ajuster et corriger avant implémentation de nouvelles solutions. Les temps d’échanges entre usagers, techniciens, chauffeurs et équipes métropolitaines (Direction Egalité, Direction des Mobilités) sont essentiels pour progresser collectivement vers une accessibilité universelle.

Comprendre les besoins

Pour mieux comprendre ces tests il faut revenir sur l’historique des rampes du busway. Depuis 2006, les busway de la ligne 4 sont équipés d’une mini-rampe censée permettre une montée de plein pied, comme c’était le cas sur les anciens tramways Alstom. Si les fauteuils roulants sont les premiers concernés, ces rampes sont utilisées par bien d’autres usagères et usagers : parents avec poussette, personnes âgées, personnes avec canne ou à béquilles… L’objectif est bien d’améliorer l’accessibilité pour toutes et tous.

Également installées sur les e-busway (NDLR : bus électrique) en 2019, ces rampes présentent l’avantage de se déployer à chaque arrêt en quelques secondes. Mais leur confort d’usage reste limité. Les multiples reliefs et le changement de niveau rendent en effet le franchissement difficile — parfois risqué — pour les personnes en fauteuil roulant, surtout celles en fauteuil manuel et/ou prenant le busway aux heures de pointe.3b9666d0dd558bb05078125904b61c27d59e0f00.jpg

Fréderéric teste la rampe actuelle de la L4

« Le rebond est trop raide. Je préfère descendre que monter. 
Ça bloque, ça frotte, je risque de taper des chevilles. 
Moi, le busway, je le prends le moins possible.
 » 

Frédéric Bour (Orea) – fauteuil manuel

« Il faut tourner les roues dès l’entrée à cause de la barre. 
Quand il y a du monde, je ne peux pas prendre d’élan : il faut m’aider
. » 

Laurent Leray (Avançons Ensemble) – fauteuil trois roues électrique

« Ça passe, mais on a vraiment la sensation de basculer en arrière. 
J’avance mon dossier pour monter, je le recule pour descendre sereinement
. »

Cathy Banquier (AFM Téléthon) – fauteuil électrique


Lors du renouvellement des véhicules de la ligne 5, une nouvelle rampe a été conçue : plus longue, plus accessible et déployée uniquement sur demande. Les associations l’avaient d’ailleurs validée lors d’un précédent atelier de la CMAU. Cependant, cette rampe rencontre encore de nombreux dysfonctionnements, au point de ne pas pouvoir garantir l’accessibilité de tous les arrêts.

La situation est donc la suivante :

  • ligne 4 : une rampe fiable mais dont le passage reste compliqué, notamment en fauteuil manuel,
  • ligne 5 : une rampe plus confortable, mais dont la fiabilité doit encore être améliorée pour un usage quotidien.

Pour pallier ces difficultés, Naolib a développé un prototype de rampe hybride : inspiré du dispositif de la ligne 5, il a été adapté pour être plus fiable. La nouvelle version testée présente deux évolutions majeures :

  • 15 cm de longueur supplémentaire,
  • une sortie de la rampe par le bas, réduisant un relief gênant à l’entrée et la sortie.

À l’épreuve du terrain : un constat mitigé

Tester ce nouveau prototype de rampe avec des usagères et usagers a permis de confronter la technique à la réalité des pratiques. Concrètement, il s’agissait de comprendre les gestes, les appuis, les contraintes, et ce qui change d’un type de fauteuil à l’autre. Les participantes et participants ont ainsi réalisé plusieurs montées et descentes avec leur propre matériel : fauteuil manuel, fauteuil électrique, fauteuil à trois roues.

Leurs retours confirment une amélioration pour les fauteuils électriques et les fauteuils à trois roues. Néanmoins, aucun gain n’a été constaté pour les fauteuils manuels, encore impactés par la pente et le rebond.

La date de déploiement n’étant pas encore annoncée, nous vous tiendrons informés des prochaines étapes.

Cet atelier s’inscrit dans le cadre du travail mené avec les gouvernances ouvertes, et notamment la CMAU et le CNAU, qui testent, ajustent et contribuent à améliorer les services publics métropolitains avec les usagers.
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Crédit photo : Solveig Lecouturier pour Nantes Métropole