À Orvault, les habitants imaginent ensemble leur parc de demain
Le 6 octobre dernier, s’est achevée la démarche de dialogue citoyen conduite dans le parc de Plaisance à Orvault. Sa singularité : une approche d’« aller vers » intégrant la parole des enfants et s’appuyant sur des citoyennes « ambassadrices ».
C’est au cœur du parc de Plaisance que les participantes et participants à la démarche ont pu remettre aux élus leur avis citoyen en ce début d’automne, après plus de neuf mois d’actions et d’échange.
L’enjeu de cette démarche de préfiguration ? Alimenter la programmation de l’aménagement du parc, encourager les habitantes et habitants à se réapproprier un lieu de leur quotidien et les impliquer dans la gestion et aménagement de ce « commun », véritable bouillon de vie du quartier. Situé au sud-est de la commune d’Orvault, le réaménagement du parc s’intègre plus globalement dans un projet de transformation urbaine du quartier Plaisance porté par la Ville et par la Métropole.
Cafés habitants, chantiers participatifs, temps de concertation, participation à des événements du quartier… le travail de terrain engagé pendant plusieurs mois a permis d’affiner les propositions citoyennes récoltés au fil de l’eau. Au final, les habitantes et habitants ont exprimé quatre grandes orientations :
- Un parc pour jouer à tous les âges ;
- Des évènements pour tout le monde qui animent le parc à l’année ;
- Un lieu accessible où se défouler, seul ou à plusieurs, toute l’année ;
- Un « jardin collectif » comme refuge.
Elles sont détaillées à travers 9 volontés habitantes et 48 attentes citoyennes accompagnées d’idées et de pistes d’action détaillées dans l’avis citoyen (voir le schéma ci-dessous).
Bande Plaisante : un dispositif d’« aller vers » tout terrain
Pour co-construire l’aménagement du futur parc avec ses usagers, le collectif « Bande Plaisante » composé des deux associations mandatées pour mener le projet (Lost & Find et Tréteaux la Nuit) ont développé des outils participatifs, créatifs et manuels.
Aller « chercher » la parole citoyenne sur du temps long, situé sur un territoire appartenant aux quartiers prioritaires de la ville en général (QPV), requiert en effet une méthodologie spécifique. Et ce, encore davantage quand il s’agit d’aller récolter le point de vue des enfants, qui sont les premiers usagers du parc.
Studios à roulettes, enregistreur vocal, gazette d’information (« Chroniques plaisantes »)… Tout au long de la démarche, le collectif Bande Plaisante est allé à la rencontre des citoyens pour enregistrer, écouter, capter les paroles citoyennes.

En parallèle, des chantiers participatifs ont permis de concevoir, fabriquer et tester des aménagements transitoires (jeux, mobilier, signalétique…). En mars, les enfants ont d’abord travaillé à de petites améliorations de l’aménagement : découpage et peinture de panneaux en bois avec l’inscription de fragments de témoignages d’usagers pour embellir le parc et « faire connaître » la démarche à d’autres visiteurs du site. Un endroit délaissé et bitumé a été repensé pour être investi par les enfants comme un parcours ludique pour les trottinettes.
En mai, c’est un abri qui est sorti de terre : conçu pour se protéger de la pluie et du soleil, ce refuge a aussi été imaginé pour être un support de jeu. A l’aide de pochoirs de peinture, un artiste a aussi proposé deux fresques participatives sur les allées principales.

S’appuyer sur des relais terrains
Pour tisser un lien de confiance et associer un maximum de personnes à la démarche, Bande Plaisante a adapté sa méthodologie en s’appuyant sur des personnes-relais, des « ambassadrices » : huit usagères du parc volontaires dont deux étaient des enfants d’une dizaine d’année sont ainsi allés directement à la rencontre des visiteurs du site mais aussi de leurs familles et voisins pour recueillir les attentes et les besoins.
C’est important de faire participer les enfants à ce genre de dynamique ! On montre l’exemple et ils apprennent à se mobiliser pour défendre leurs idées et celles des autres.
Ambassadrice sur le thème “Accessibilité”, habitante de l’Elorn, maman de 3 enfants.
D’ici quelques jours, c’est sous la forme sonore et vivante d’un podcast de quatre épisodes que la démarche se racontera. Stay tuned !